La vieille garde en mission
L’équipe de France, largement remaniée, comptera sur ses trentenaires en 8-9-10 (Picamoles, Machenaud, Lopez) pour se défaire des Américains. Avec le bonus ?
Maxime Machenaud (30 ans), Camille Lopez (30 ans) et Louis «Loulou» Picamoles, capitaine pour la première fois à 33 ans: le XV de France comptera sur sa vieille garde, aujourd’hui (16h45/9h45 françaises) à Fukuoka (sud du Japon), pour dompter les États-Unis en Coupe du monde. La «bande à Loulou», tel est le surnom donné au sein des Bleus, lors de ce Mondial, à un «petit groupe de joueurs qui passe beaucoup de moments ensemble, un mélange d’anciens et jeunes qui ne se prend pas la tête, essaie de profiter à fond, d’avoir la banane et de véhiculer ça au maximum au groupe», a expliqué Picamoles.
Dont il serait le chef ? Non, « juste un clin d’oeil au fait que je sois le plus vieux de la bande » à 33 ans et 80 sélections au compteur. Mais la «bande à Loulou» sera aussi cet axe 8-9-10, capital dans une équipe de rugby, composé du N.8 (Picamoles), du demi de mêlée (Machenaud) et de l’ouvreur (Lopez). Trois postes «décisionnaires», par qui passent énormément de ballons. Trois trentenaires seront donc en partie à la barre du XV de France pour cette deuxième rencontre, où confirmation du succès acquis face à l’Argentine (2321) est attendue. Afin de maintenir ouverte la porte des quarts de finale.
Remplaçants de luxe
Picamoles, Machenaud et Lopez évolueront au sein d’une équipe largement remaniée, puisque douze changements ont été effectués. Eux-mêmes font partie des entrants dans ce XV «bis» après avoir été placés sur le banc face aux Pumas. A des degrés divers et des périodes différentes, ils étaient les anciens titulaires des postes, avant que la jeune garde constituée de Grégory Alldritt, Antoine Dupont et Romain Ntamack ne prenne le pouvoir. Les trois trentenaires, placés sur le banc contre les Pumas pour apporter leur expérience dans une fin de match prévue brûlante, ont parfaitement rempli leur mission: Picamoles a intercepté un ballon important, Machenaud a gratté celui qui a mis un terme aux espoirs argentins et Lopez a inscrit le drop de la victoire. Le premier aurait pourtant pu ne jamais participer à sa troisième Coupe du monde (après 2011 et 2015), en balance avec François Cros, avant d’être sauvé des eaux, l’encadrement étant convaincu de l’utilité future de sa puissance et de son expérience.
Sur le terrain et probablement en dehors, où le sélectionneur Jacques Brunel trouve justement le Montpelliérain métamorphosé depuis le début de la préparation : «C’est vrai que dans la vie de groupe et dans la construction du jeu, la réflexion qu’il a dessus, il a depuis le début montré beaucoup d’investissement, et souvent à bon escient. Quelque part, c’est un visage que je ne connaissais pas, qui est surprenant et très positif». Les suiveurs acquiescent: Picamoles, à l’histoire tourmentée avec le XV de France (virée nocturne d’Édimbourg dans le Tournoi-2018, prise de recul en juin suivant, périodes d’éclipses), paraît plus ouvert, détendu, souriant. Lui n’a pourtant pas l’impression d’avoir énormément changé. «Peut-être que ce que je dégage à l’extérieur est un peu plus positif que par le passé. (..) Que de moins penser au négatif dégage plus de positif à l’extérieur.»