Une pénurie d’effectifs inquiétante à tous les niveaux
Il y a urgence au Parquet général. Annoncé depuis décembre et aujourd’hui effectif, le départ du procureur général adjoint, Hervé Poinot, n’a toujours pas été compensé. Hier, le président de la Cour d’appel, Brigitte Grinda-Gambarini s’est voulue rassurante sur ce point en annonçant que
« les postes qui demeurent vacants au Parquet général et au Tribunal de première instance seront pourvus très prochainement ». Mais quand ?
Car la charge qui pèse sur les cabinets d’instruction est «lourde» admet Brigitte Grinda-Gambarini, évoquant « des magistrats du Parquet général en souseffectif depuis des mois ». «Cesontplusde nouvelles informations qui ont été enregistrées, dont un tiers sur constitutions de parties civiles, soit procédures de plus que l’année précédente ».
Au septembre, affaires étaient ainsi en cours d’instruction. Sauf qu’aujourd’hui, ne subsiste que Morgan Reymond, « qui fait actuellement face, avec son greffe, à une masse de travail très importante ».
« L’arrivée espérée d’un e collègue »
Un magistrat instructeur félicité pour son travail tout comme le procureur Sylvie Petit-Leclair, qui n’avait jamais autant travaillé que l’année écoulée de son propre aveu.
Selon nos informations, les deux magistrats instructeurs qui doivent être nommés, l’un pour remplacer Édouard Levrault, l’autre en vue de la création d’un troisième cabinet d’instruction, sont annoncés pour le octobre. Certainement avant l’arrivée d’un procureur général adjoint donc. « Grâce à l’arrivée espérée d’un quatrième collègue, qui rétablira l’effectif du Parquet général à %, je pourrai enfin mettre en oeuvre certains projets que j’avais inscrits dans la lettre de mission que je m’étais fixée : le casier judiciaire, la signature d’une convention avec le Centre hospitalier de Monaco et la police ou encore la maîtrise des frais de justice. » Tout en continuant de mettre l’accent sur un cheval de bataille de l’année : les enquêtes sur les abus de faiblesse.
Si les arrivées au Parquet sont validées au comptegouttes côté français, la situation est tout aussi tendue du côté des magistrats du Tribunal de première instance « qui ont été récemment confrontés à une réduction de leurs effectifs et ont permis la continuité du service public tout au long de la période de vacations judiciaires », rappelle Brigitte GrindaGambarini, sans oublier le travail des greffes « une fois de plus, très soutenu, et même délicat selon les pôles d’activités. »