Douze chiens saisis par les gendarmes
Malinois, samoyèdes, spitz-loup… Douze animaux ont quitté hier matin les ruines du château de Gréolières, à quelques centaines de mètres du village. «Avec ces trois races, il en fait quatre. Quand on voit la taille d’un samoyède et d’un spitz-loup et la démarche de vouloir faire des petits avec ces tailles de chiens, la conception de l’élevage ne va pas », expliquent Matt et Jérôme, de l’association Extrême Sauvetage, soulagés, hier matin, à la vue du camion s’éloignant avec les canidés à son bord. Dès l’aube hier matin, avec une quinzaine de bénévoles de cinq associations (L’Espoir des petites pattes, Sky dog, Instinct Animal, le Refuge de la Conca et Extrême Sauvetage), ils ont participé à une opération de gendarmerie (brigade de Séranon et compagnie de Grasse) de saisie de chiens détenus par un éleveur sous le coup d’une interdiction judiciaire de détenir un animal.
Déjà condamné pour blessure involontaire
Tout a démarré au mois de mai par un signalement anonyme évoquant cet « élevage », celui de cet homme de 46 ans vivant dans des conditions considérées précaires. Après enquête des associations, il s’avère que l’homme a déjà eu des soucis avec la justice en décembre 2018 ; il avait été contrôlé au Parc de Vaugrenier, à Villeneuve Loubet. Il avait alors blessé un policier municipal avec son chien.
« Il a été condamné pour blessure involontaire avec arme, il est sous le coup d’une interdiction judiciaire de détenir des animaux pendant trois ans, confirme le maréchal des logis-chef Perlotti. Mais à la suite de ce jugement, il a disparu du jour au lendemain. Ces vagabondages l’ont conduit ici où il a poursuivi l’élevage de chiens dans des conditions extrêmes dans le but de vendre les chiots. Il encourt jusqu’à deux ans de prison. »
Durant son interpellation, l’homme s’est montré calme et n’a opposé aucune résistance. Des précautions ont été prises quant à la présence de deux malinois, potentiellement dangereux. L’une des raisons pour laquelle les associations ont fait venir trois maîtres-chiens. « C’était ma première opération de ce genre, confie Benjamin, maître-chien et éducateur canin spécialiste des malinois. Ils étaient désorientés mais je n’ai pas senti d’agressivité particulière. Juste des chiens acculés et peureux. Même dans ses derniers retranchements, le malinois ne s’est pas mis à mordre. »
En attendant la décision du tribunal, les chiens ont été placés dans les associations. « Les chiens vont être vus par un vétérinaire pour savoir ce qu’il en est. Ils vont être travaillés individuellement pour pouvoir être aptes à être placés dans une famille très rapidement. Ils sont fragilisés, ils ont un parcours pas ordinaire. Ici, ils étaient livrés à euxmêmes », précise Matt.