Monaco-Matin

RUGBY Un Crunch déjà croustilla­nt

Loin de compter pour du beurre, le dernier match de poule de l’équipe de France, samedi face à l'Angleterre, lui permettra, après des performanc­es inachevées, de se jauger face à l'un des favoris

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D'un point de vue factuel, ce Crunch décidera du vainqueur de la poule de la mort, et donc de l'adversaire dont hériteront les Bleus, à Oita (sud), pour le début de la phase finale. Une victoire et ils affrontero­nt, le 19 octobre, probableme­nt l'Australie, vicechampi­onne du monde contre qui les deux dernières rencontres ont été serrées (victoire 29-26 en novembre 2014, défaite 25-23 deux ans plus tard). Une défaite (ou un nul) et ils défieront a priori le pays de Galles, auteur du Grand Chelem dans le dernier Tournoi des six nations. Les tricolores peuvent-ils dès lors, en se faisant l'avocat du Diable, choisir leur adversaire, si tant est qu'ils soient en mesure de le faire sur le terrain ?

Ce serait avoir le choix entre la peste ou le choléra, selon Rabah Slimani. « Les deux, c'est du lourd. A choisir, je ne prends aucune des deux. » « Oui on peut choisir, mais venez avec nous sur le terrain et on verra ! » embraie Charles Ollivon.

Surtout pas avec le frein à main

Si l'encadremen­t a le pouvoir de décider de ménager ou non, contre le XV de la Rose, certains titulaires en vue du quart, les joueurs, sur le terrain, ne peuvent eux se permettre de mettre le frein à main. D'autant plus face aux Anglais. « Un match de Coupe du monde, un Crunch, on ne peut pas le négliger » estime ainsi le Toulonnais Ollivon. Rejoint par Slimani : « Eux ont envie de nous tabasser, nous aussi. Tu ne peux pas faire l'impasse sur un match comme ça... »

Et d'autant plus que les Bleus sont revanchard­s après avoir été étrillés à Twickenham (44-8) en février dans le Tournoi. « Ce Crunch est très important pour le groupe et les milliers de supporters qui nous suivent au Japon. On veut se racheter de notre mauvaise performanc­e contre eux lors du Tournoi. Aujourd'hui, on n'a peur de personne » lance Grégory Alldritt. Surtout, une défaite dans de telles proportion­s, au-delà de briser la série en cours de quatre succès (inédite depuis 2015), constituer­ait une bien mauvaise préparatio­n dans l'optique du quart de finale. Et ferait ressurgir le spectre du Mondial-2015, où la nette défaite face à l'Irlande (24-9) lors du dernier match de poules, précéda de six jours la raclée historique (6213) face aux All Blacks en quarts.

« Il ne faut pas se dire on est en quarts, on va y aller tranquille et on verra. Car si on laisse aller et qu'on arrive en quarts les mains dans les poches ça va être compliqué. On est des compétiteu­rs, on est là pour gagner des matches » reconnaît Slimani.

« On ne peut pas partir dans l'esprit d'en prendre 50, se dire que ce ne serait pas grave car on est en quarts. Ce n'est pas possible. La meilleure façon de préparer le quart c'est de faire un gros match contre l'Angleterre » abonde Sofiane Guitoune.

Des Anglais qui « vont proposer la même intensité » que les Gallois et les Australien­s, selon Poirot.

Répétition avant les missiles sol-air

Et si les Bleus croisent ensuite le XV du Poireau, affronter les artilleurs anglais Youngs, Ford et Farrell constituer­ait une répétition grandeur nature avant d'être soumis au feu des archers gallois et de leurs missiles sol-air. Pluie de chandelles et de coups de pied rasants sont en effet à prévoir, secteur historique­ment faible du XV de France, qui devra hausser le curseur dans les rucks et gommer ses fautes de main au risque d'offrir des munitions de contre-attaque à l'adversaire. Qu'il soit anglais, gallois ou australien...

 ??  ?? Argentins, Américains et Tongiens au tapis, il ne reste qu’une marche à gravir dans la poule C pour le groupe tricolore. Mais quelle marche ! (Photos AFP)
Argentins, Américains et Tongiens au tapis, il ne reste qu’une marche à gravir dans la poule C pour le groupe tricolore. Mais quelle marche ! (Photos AFP)

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