Des classiques et un brin de folie au Théâtre des Muses
Molière, Guitry, des comédies historiques ou de la commedia’dell arte… Le petit écrin du boulevard du Jardin exotique offre cette année la part belle à la tradition
Sacha Guitry donne le “la”, jeudi 10 octobre, pour le lancement de cette nouvelle saison du Théâtre des Muses. L’auteur aimé et adoré par Anthéa Sogno sera incarné par Thomas Le Douarec, l’acteur aimé et adoré par la même Anthéa Sogno. La directrice artistique de l’écrin du boulevard du Jardin exotique a choisi la comédie Aux deux colombes, qu’elle considère « certainement comme la pièce la plus drôle du grand Sacha ». Avec le cocktail de situations qui fait rire de bon coeur : deux épouses, une maîtresse russe et la vie d’homme bien chahutée ! Au total, ce seront vingt-six spectacles qui ponctueront l’année jusqu’au 7 juin 2020.
Des grands noms
Les amateurs de grands auteurs ou de fresques historiques seront comblés. Que ce soit avec ou à propos de Molière (Mademoiselle Molière du 4 au 7 décembre, L’École des Femmes les 16 et 17 janvier), à propos d’artistes du XXe siècle comme Frida Kahlo (du 5 au 8 mars), Picasso (du 14 au 17 mai) ou Sacha Guitry (dans la « déclaration amoureuse et théâtrale » d’Anthéa Sogno qui remonte Sacha Guitry, mon amour du 13 au 16 février), avec Eugène Labiche dans La Cagnotte (du 26 au 29 mars) ou même avec la musique (Tio, itinéraire d’une enfant de Brassens, du 23 au 26 janvier ou Classiswing’, du 19 au 22 mars), la saison est aux classiques. Le XIXe siècle est brillamment illustré avec Le Portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde (du 7 au 10 novembre) et la comédie Signé Dumas (du 12 au 15 décembre).
Une bonne dose de rire
Le Théâtre des Muses saura aussi faire rire son public sans vulgarité et c’est tant mieux. Celui qui avait offert la poésie comme support à son humour délicieux et décalé dans L’Envol du pingouin revient avec sa nouvelle pièce. Jean-Jacques Vanier se produira du 14 au 17 novembre dans À Part ça, la vie est belle. « Telle une horlogerie, ses textes sont un modèle d’écriture, fine et précise », explique Anthéa Sogno. Autre style mais résultat identique avec le sourire du début à la fin du spectacle avec Zize, Le one miss show (attention, une seule date : le 19 janvier) de Thierry Wilson. «Salutaire, selon Anthéa Sogno, pour un grand bol de rire ».
Autre seul en scène avec Noémie de Lattre, féministe pour homme. La chroniqueuse de France Inter et animatrice chez Nagui monte sur les planches pour parler des deux sexes qu’elle ne veut surtout pas opposer mais plutôt associer. Jouer avec l’absurdité du monde pour en faire une pièce absurde, c’est le support de Scènes ordinaires de nos vies débiles (du 28 au 31 mai). Un duo d’acteurs qui promet être « un moment grinçant à la Monty Python, sucré à la Devos et épicé à la Desproges. »
À l’heure où l’on vieillit un peu
La vie et ses étapes sont également un sujet d’inspiration éternel pour les auteurs. Deux pièces contemporaines sont programmées pour évoquer des périodes charnière de la vie. Avec Les Petits lapins (du 30 janvier au 2 février), c’est le syndrome du nid vide : le moment où les enfants devenus adultes quittent la maison tandis que les parents se retrouvent seuls, en tête à tête, proches de la retraite. «Je tente d’extraire l’essence de la comédie à partir de ce lourd parfum de petit drame, terriblement banal, ordinaire, certes, mais petit drame quand même », note l’auteur et comédien Fred Nony. Avec 50 ans, ma nouvelle adolescence, Bernard Jeanjean met en scène Martine Fontaine plaquée par son mari qui part avec une femme de l’âge de leur fils aîné. Une femme quittée qui se retrouve et parle sans détours de sa féminité.
Coup de coeur enfin pour les spectacles en langue étrangère avec La liste de mes envies (en anglais le mercredi 16 octobre) avant les quatre représentations en français de Scaramuccia (en italien le 28 novembre, entre les quatre dates en français).
De quoi élargir, un peu plus encore, le public du Théâtre des Muses.
Savoir + www.theatredesmuses.com