Méningite mortelle à Nice : ouverture d’une information judiciaire
L’affaire avait ému toute la communauté scolaire et bien au-delà. Le 13 juin, Marie, une lycéenne de 17 ans du lycée Sasserno de Nice, était décédée dans la matinée d’une méningite foudroyante. La jeune fille était en 1re ES et révisait ses épreuves anticipées du bac. Selon nos éléments, confirmés par le procureur de la République de Nice, Jean-Michel Prêtre, une information judiciaire a été ouverte courant août pour « homicide involontaire et non assistance à personne en danger ». Un juge d’instruction, Chantal Russo, a été désigné. C’est elle qui devra faire toute la lumière sur ce drame épouvantable.
Effroi, douleur et incompréhension
« Cette ouverture d’information judiciaire est motivée par les conditions de prise en charge de cette jeune fille, commente Jean-Michel Prêtre. Le type d’examens prescrits et non prescrits pourraient ne pas être conformes à ce que l’on attend d’un médecin urgentiste. On ne peut pas exclure que ce type de carence puisse être une cause, parmi d’autres, de l’issue fatale. » Cette affaire a plongé une famille entière dans l’effroi, la douleur et l’incompréhension. L’avocat niçois des parents de Marie, Me Denis Deur, indique que ces derniers sont « déterminés à suivre au plus près l’évolution de ce dossier pénal et feront preuve de la patience nécessaire malgré leur immense chagrin. »
Selon Me Deur, « les parents ont acquis la certitude que leur fille n’a pas été prise en charge par les urgences de la fondation Lenval comme il se devait. Certes ils ne sont pas médecins, mais ils ont bien compris qu’il y avait une forme de légèreté dans la prise en charge. Au-delà des infirmiers, ils n’ont été en relation qu’avec un médecin interne, sans pouvoir communiquer avec le médecin responsable. »
Dès qu’ils ont eu connaissance de l’ouverture d’une information judiciaire, les parents se sont constitués partie civile afin d’avoir accès au dossier le plus rapidement possible. « L’objectif est de permettre de connaître la vérité, pour leur fille, et pour que pareil drame ne se reproduise pas. »
Me David Rebibou, avocat niçois de la grand-mère maternelle de la jeune fille, est exactement sur la même ligne : « Il faut que vérité soit faite sur les manquements commis par la fondation Lenval et que les dysfonctionnements constatés cessent. »
Me Rebibou voit dans cette ouverture d’information judiciaire la preuve que le parquet, «enconnaissance des éléments, a conscience des investigations à mener. Cela permettra à la famille d’avoir un accès intégral au dossier et de faire toutes les demandes d’actes utiles à la manifestation de la vérité. »
Contactée, la fondation Lenval indique qu’elle ne commentera pas la requête du procureur de la République : « C’est un événement tragique, pour le personnel et la direction de l’établissement. Mais c’est avant tout vers la famille qu’aujourd’hui encore les pensées doivent se tourner. » Le er juillet, le procureur de la République de Nice, Jean-Michel Prêtre, avait indiqué que « des traces d’une atteinte de type méningite » avaient été détectées dans des prélèvements consécutifs au décès de Marie.
Selon l’agence régionale de santé Provence-Alpes-Côte d’Azur, la jeune fille a succombé à un « cas de purpura fulminans probablement dû à une infection invasive à méningocoque ».
Dans la nuit qui avait précédé le drame, l’adolescente, qui avait vomi et se plaignait de fièvre, s’était présentée aux urgences de l’hôpital Lenval.
On l’avait laissée repartir, peu après deux heures, sur un diagnostic d’insolation. Elle décédera quelques heures plus tard.