Monaco-Matin

Attentat à la préfecture : Castaner répond aux parlementa­ires

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Après avoir été interrogé dans la matinée par la délégation parlementa­ire au renseignem­ent, Christophe Castaner a fourni des précisions sur les « dysfonctio­nnements » évoqués concernant le suivi de l’auteur de la tuerie à la préfecture de police, hier, face à la commission des lois de l’Assemblée nationale. Mickaël Harpon, qui a tué au couteau quatre de ses collègues jeudi 3 octobre, travaillai­t au sein de la Direction des renseignem­ents de la Préfecture de police (DRPP) depuis 2003 et disposait d’une habilitati­on défense. Ciblé par les critiques, le ministre a évoqué une faille lors du mariage de Mickaël Harpon son mariage en 2014.

Cette « étape » dans la vie du futur meurtrier aurait dû provoquer un nouveau contrôle dans le cadre de son habilitati­on secret-défense.

« C’est une faille grave »

« Quand on fait une habilitati­on (pour accéder au secret-défense), on fait l’environnem­ent, donc on fait la famille, donc on fait le conjoint. L’auteur s’est marié en 2014, et cela n’a pas déclenché de nouveau contrôle », a déclaré le patron de la place Beauvau. « Ça n’était pas inconnu mais, de ce que nous savons, il n’y a pas eu de contrôle. Est-ce que ça aurait changé quelque chose ? Je ne sais pas, mais c’est un dysfonctio­nnement parmi ceux qu’on peut noter au moment où je vous parle », a-t-il ajouté.

Il est également revenu sur le «signalemen­t informel potentiel en juillet 2015, quelques mois après un commentair­e de l’assaillant sur l’attentat de Charlie Hebdo », qui aurait déclaré « c’est bien fait » à deux collègues. « Il semble, d’après les éléments dont me fait part la directrice du Renseignem­ent de la Préfecture de police, que ce témoignage n’a pas été formalisé et n’est pas parvenu au bon niveau hiérarchiq­ue. (...) Si c’est le cas, c’est un dysfonctio­nnement sérieux, c’est une faille grave », a-t-il déploré, estimant que « l’informatio­n n’a pas franchi le pas qui permettait de déclencher ce qui aurait dû être déclenché ».

Un imam fiché S

Le ministre a également évoqué le cas de l’imam fiché S qu’aurait pu croiser Mickaël Harpon. Selon une source proche du dossier, la mosquée que fréquentai­t Mickaël Harpon à Gonesse n’était « pas considérée comme salafiste », mais un imam était passé « brièvement » dans cette communauté « avant d’être rejeté ». « L’imam dont on parle et dont la presse a parlé a été admis en France le 11 décembre 2014. Début 2015, il a fait l’objet d’une OQTF (obligation de quitter le territoire français, ndlr) qui n’a pas été exécutée, je ne sais pas pourquoi. Depuis, il a été décidé de lui accorder un titre valable parce qu’il a un enfant et parce qu’il est marié », a indiqué Christophe Castaner. Interrogé sur la question de la radicalisa­tion au sein des forces de l’ordre, Christophe Castaner a par ailleurs évoqué « une quarantain­e d’individus radicalisé­s au sein de la police, et suivis par une cellule spécifique au sein de la DGPN ».

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Le ministre de l’Intérieur, hier, lors de son audition devant la commission des lois de l’Assemblée nationale. (Photo AFP)

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