Monaco-Matin

Zoom sur ces  secteurs qui recrutent

Tourisme, commerce, bâtiment, services à la personne... Zoom sur ces secteurs porteurs dans les Alpes-Maritimes, à l’occasion de l’opération régionale « 100 % emploi »

- Dossier : Christophe CIRONE ccirone@nicematin.fr

Si la réalité était si smple, ces deux nombres seraient faits pour se rencontrer. En pratique, ils peuvent se rapprocher. D’un côté, les Alpes-Maritimes recensaien­t 67 810 demandeurs d’emploi de catégorie A au deuxième trimestre 2019. Une tendance à la baisse (- 2,4 % sur un an). De l’autre, Pôle Emploi 06 tablait sur 60 300 recrutemen­ts cette année, a minima, selon l’enquête « Besoins de main d’oeuvre » menée avec le Credoc. Une tendance à la hausse (+ 9 %). Comment mieux concilier l’offre et la demande ? C’est l’objet des journées « 100 % emploi », organisées, hier et aujourd’hui, dans la région Sud. À cette occasion, Nice-Matin brosse un panorama des secteurs les plus porteurs, en partenaria­t avec Pôle Emploi.

Rencontrer, au-delà du CV

Objectif de l’opération « 100 % emploi » : «Favoriser, une fois par an, la rencontre des entreprise­s et du public grâce à des actions un peu “punchy” », explique Fabien Paravisini, chargé de projet « entreprise­s et partenaria­ts économique­s » à la direction de Pôle Emploi 06. Nous proposons des initiative­s thématique­s pour zoomer sur des secteurs. Cela permet de générer de nouvelles opportunit­és, par-delà le filtre du CV. Il y a souvent des bonnes surprises, notamment dans les secteurs en tension. »

Un reflet du marché

Quels sont-ils, ces secteurs en manque de bras ? Pour l’évaluer en chiffres, Pôle Emploi s’appuie sur son enquête « Besoins de main d’oeuvre » 2019. Une projection réalisée chaque année auprès des entreprise­s. « C’est un indicateur assez fiable, très conforme aux besoins que nous constatons, justifie Fabien Paravisini. 75 % des entreprise­s ont mené à bien leur projet de recrutemen­t. »

Sans surprise, un secteur domine largement : celui des métiers liés au tourisme. Hôtels, cafés et restaurant­s cumulaient 13 524 projets de recrutemen­t en 2019. Particular­ité : les trois quarts des postes sont saisonnier­s. Dans un départemen­t rythmé par les créations/extensions de surfaces commercial­es et les chantiers, les autres secteurs porteurs sont le commerce (5823) et le BTP (4347). Autres besoins criants : les services à la personne (3551) et la santé (2317).

Difficulté­s à recruter

Exception : l’animation et les spectacles. Avec 7 000 prévisions de recrutemen­t, ce secteur devrait logiquemen­t truster la deuxième marche de ce podium de l’emploi. Sauf qu’un autre paramètre intervient : la difficulté à recruter. Or elle est quasi nulle dans ce secteur quasi autorégulé : de 1 à 8 %.

À titre de comparaiso­n, le taux de difficulté est de 37 % dans les commerces. En d’autres termes, plus d’un emploi sur trois est compliqué à pourvoir. Chez les chefs cuisiniers, ils sont 57 % à prévoir des difficulté­s à recruter. Et dans le BTP, la difficulté atteint 84 % pour les ouvriers qualifiés !

C’est de la dynamique

Dernier paramètre utile : la tendance secteur par secteur. Certains surfent sur une dynamique ébouriffan­te. Le BTP enregistre ainsi + 25,8 % en un an. Fabien Paravisini les attribue aux « effets de la reprise post-crise, et aux grands travaux en cours de Cannes à la plaine du Var. » Dans la santé, les besoins en infirmiers et aides-soignants se font cruellemen­t sentir (+ 48 %), comme le rappelle régulièrem­ent l’actualité. L’industrie enregistre un + 31 %, le numérique un + 22,7 %. D’autres secteurs, plus restreints en termes d’opportunit­és, méritent qu’on s’y intéresse avec attention. L’offre a bondi de 73 % en un an dans l’éducation (737 postes), chez les comptables (627), et les besoins de l’automobile ont explosé (+153 %) pour les mécanicien­s auto, mécanicien­s poids lourds et véhicules industriel­s. Explicatio­n simple : « Ces profils sont extrêmemen­t rares. »

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