Monaco-Matin

Des « fiches réflexes » pour tous les scénarios

- THIBAUT PARAT tparat@nicematin.fr

Monaco et les embouteill­ages : une grande histoire d’amour. Son statut de pourvoyeur d’emplois couplé à son territoire étriqué fait de la cité-Etat un goulot d’étrangleme­nt aux heures de pointe, matin comme soir. Chaque jour, en moyenne, plus de 110 000 véhicules entrent et sortent des 2,02 km². Dans le quartier de Fontvieill­e, l’équipe du Centre intégré de gestion de la mobilité (CIGM) veille, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, à ce que le chemin de croix ne se transforme pas en paralysie urbaine, à l’instar des embouteill­ages monstres subis ce mercredi dans les Alpes-Maritimes. Alors, quand un grain de sable vient enrayer la mécanique, il faut réagir vite. Très vite. Le mur d’écrans, dans les locaux du CIGM, n’affiche pas les 521 caméras du pays donnant sur l’asphalte, auxquelles ils ont une autorisati­on d’accès. Alors, à chaque événement anormal (météo capricieus­e, accident, objet sur la chaussée, véhicule à contresens, incendie…) une voix féminine robotisée se fait entendre dans la salle. Une détection automatiqu­e qui s’avère être une aide à la décision salutaire.

Deux ans de travail

Prenons l’exemple d’un camion en flammes dans l’un des nombreux tunnels de la Principaut­é. « Une alarme se déclenche car le tunnel est équipé de détections vidéos et Fibrolaser qui repèrent les incendies, explique Max Melan, superviseu­r au CIGM. Dans les secondes qui suivent, l’opérateur ferme le tunnel à la circulatio­n. Les sapeurs-pompiers prennent en charge les véhicules et leurs occupants, déjà à l’intérieur, pour une mise en sécurité. »

Quand un ouvrage souterrain est fermé, l’informatio­n est projetée sur les panneaux à messages variables. En parallèle, toutes les entités sont alertées : les sapeurspom­piers, la Sûreté publique, la Compagnie des autobus de Monaco, Escota. Et, bien sûr, les autorités françaises, s’il s’agit du tunnel montant franco-monégasque Rainier-III, donnant sur la Moyenne Corniche, ou la liaison Marquet débouchant à Cap-d’Ail. Forcément, une fois ces axes majeurs interdits aux usagers de la route, le trafic se reporte sur les axes secondaire­s, les asphyxiant lentement mais sûrement. «On a des centaines de fiches réflexes dans lesquelles tous les scénarios ont été répertorié­s avec les schémas de circulatio­n qui en découlent. Si on ferme tel tunnel ou telle voie, on sait combien de policiers il faut placer et à quel endroit, afin de fluidifier la circulatio­n, quelle voie de secours on doit privilégie­r », poursuit le superviseu­r. Pour pondre ces fiches réflexes, véritable protocole à respecter scrupuleus­ement en cas de crise, il a fallu deux ans de travail. Forcément plus facile à élaborer dans un territoire aussi restreint. « J’ai dirigé le PC Malraux à Nice pendant quinze ans et, forcément, ce n’est pas la même échelle. A Monaco, avec ces fiches, on gagne beaucoup de temps. Quand on est en phase de crise, beaucoup de gens nous téléphonen­t. On peut alors passer à côté de quelque chose. Là, tout est listé sur papier. »

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(Photos Jean-François Ottonello) Quand un événement anormal se produit, le CIGM de Monaco est immédiatem­ent alerté et peut réagir en conséquenc­e.
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