Monaco-Matin

Soutien scolaire : « On noue un vrai lien avec l’enfant »

Créée en 2012, l’associatio­n Accompagne­ment Éducatif Région Mentonnais­e (AERM) dispense des cours de soutien du CE1 à la Terminale le mercredi après-midi. Et les résultats sont là

- MARIE CARDONA mcardona@nicematin.fr

Il est 14 heures, avant-hier. Une petite dizaine d’élèves attend devant l’entrée de l’école primaire de la Condamine. Devant la porte, Claude Vernet, vice-présidente de l’associatio­n, fait l’appel. «Tumontes t’installer à la table habituelle, j’arrive », lance-t-elle à son élève.

Un élève, un bénévole

Composée aujourd’hui d’une quarantain­e de bénévoles, l’associatio­n Accompagne­ment Éducatif Région Mentonnais­e (AERM) a vu le jour en 2012 sous l’impulsion de Max Montagnera et Nicole Lançon. Agréée par l’Éducation nationale, elle propose à tous les enfants scolarisés un accompagne­ment scolaire personnali­sé du CE1 jusqu’à la Terminale. « Notre principe, c’est de ne pas faire de groupe. Nous avons un credo : un élève pour un bénévole. Ça nous permet de nouer un vrai lien avec l’enfant. Ça rapproche et on établit une relation de confiance indispensa­ble pour les faire progresser », explique Nicole Lançon, la présidente. Un élément, cependant, reste essentiel : « Les enfants qui viennent doivent en avoir envie et être partie prenante. Sinon ce ne sera pas efficace. »

Les cours ont lieu tous les mercredis de 14 heures à 17 heures, à raison d’une heure par élève, dans les locaux de La Condamine. Aide aux devoirs, cours de soutien, perfection­nement… les enfants de tous les niveaux y trouvent leur compte. Certains sont suivis depuis plusieurs années, « par le même bénévole, s’ils le souhaitent » .Aufil des cours, des complicité­s se créent. « Quand ils passent leurs contrôles ou leurs examens, ils nous donnent des nouvelles. L’autre jour, il y en a un qui est venu et qu’il m’a dit : “On a eu 14 !” », plaisante fièrement une bénévole. Et Nicole Lançon de compléter : « On ne veut pas empiéter sur le travail des enseignant­s. Ici, on a une autre pédagogie. À l’école ils sont en groupe. Des fois ils n’osent pas demander quand ils n’ont pas compris. Ici, c’est un peu comme à la maison. »

« On a assuré la moyenne au bac »

Et les progrès sont là. À l’image de cet élève, suivi pendant deux ans. « Il avait des difficulté­s en maths. Aujourd’hui il a 15 de moyenne donc il a décidé d’arrêter. » Devant l’école, Sabrina confirme. « J’avais déjà inscrit mon plus grand fils qui avait des difficulté­s en maths et en physique. Grâce au soutien, il a assuré la moyenne au bac », souffle cette maman de trois enfants. Elle vient d’inscrire cette année son deuxième fils, Heyden. «Il est de fin d’année, alors je m’inquiète toujours un peu. Au moins je suis sûre qu’il ne sera pas à la traîne. »

Parmi les professeur­s bénévoles, certains sont des retraités de l’Éducation nationale, d’autres non. Mais tous ont à coeur de transmettr­e. « C’est un vrai bonheur de voir des enfants sortir du marasme », confie Yves Grancher. Ce médecin à la retraite apporte son expertise en maths et en physique. « Quand on aime quelque chose, c’est facile de le transmettr­e. »

À côté, Aubrey Champ, affirme : « Mon objectif, c’est de les faire sourire. » Lui enseigne l’anglais. Pour cet ancien comptable débarqué de Grande Bretagne, tout passe par la complicité. « J’apprends à connaître l’enfant. On parle de ses hobbies, de sa famille, de foot s’il le faut. » Le tout en anglais, évidemment.

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 ??  ?? Chaque bénévole s’occupe d’un seul enfant pendant une heure. Un soutien plus efficace, qui contribue aussi à établir des liens de confiance. (PhotosSéba­stien Botella)
Chaque bénévole s’occupe d’un seul enfant pendant une heure. Un soutien plus efficace, qui contribue aussi à établir des liens de confiance. (PhotosSéba­stien Botella)
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