Monaco-Matin

Palm Beach : les frères Madar entrent en piste !

Après avoir racheté les parts du groupe Partouche, le groupe immobilier est devenu co-actionnair­e à 50 % du Palm Beach avec les Cannois David Barokas et Patrick Tartary

- ALEXANDRE CARINI acarini@nicematin.fr

Il aurait presque des faux airs de Roland Magdane. Mais Jean Madar, 58 ans, n’était pas à Cannes pour rigoler, durant le Salon Tax Free. Avec son frère cadet Alain (55 ans), le voilà qui est entré de plain-pied dans le Palm Beach, toujours en chantier. En avril dernier, le groupe immobilier « familial » rachetait les 49 % de parts détenues par Partouche pour 11 M€ . Aujourd’hui, voilà ces investisse­urs « co-actionnair­es à 50 % avec les Cannois Patrick Tartary et David Barokas dans la société Palm Beach Côte d’Azur, qui exploite le Palm Beach jusqu’à la fin de la concession en 2027. Et au-delà ? Ce sera aux syndicats de copropriét­aires de la Pointe Croisette de le décider, alors que le groupe hôtelier Corinthia s’est également positionné. Mais Jean Madar veut y croire, lui dont le groupe a déjà injecté 30 M€ sur le site. En exclusivit­é pour NiceMatin, il se présente et dévoile ses ambitions à long terme pour le Palm Beach qu’il a déjà investi lors d’une soirée Interparfu­m, autre marque sous sa coupe.

Qui sont les frères Madar ?

On est une famille française, résidant en France. Mon père a fait de l’immobilier pendant soixante ans, et a fondé une Foncière avec beaucoup de biens immobilier­s à Paris. Nous possédons plus de  murs de magasins, et  % Beaugrenel­le. C’est une référence car ce centre commercial créé en  était un vieux serpent de mer, tombé un peu à l’abandon. Aujourd’hui, il

‘‘ accueille  millions de visiteurs annuels, C’était le premier à ouvrir le dimanche en étant classé en ZTI (Zone de Tourisme Internatio­nal).

Nous sommes aussi cofondateu­rs de la société Interparfu­m, présente dans  pays avec  millions de dollars de chiffre d’affaires.

Le Palm Beach dans tout ça ?

On est arrivés tardivemen­t sur le projet, mais pour nous, c’est un rêve qui devient réalité. Ce projet nourrit notre passion de l’immobilier, et nous avons des fonds propres pour le réaliser.

Qu’est ce qui vous a décidé ?

Nous connaisson­s déjà Cannes en tant que visiteurs lors des salons Tax Free, Mipim et Mapic. Or nous avons constaté que l’offre hôtelière est déjà bien garnie, mais qu’il y a déficit de restaurant­s et établissem­ents de divertisse­ment. Nous voulons refaire du Palm Beach un haut lieu d’entertainm­ent, comme disent les Américains.

Patrick Tartary intervient : En plus du cabaret Médusa, nous voulons implanter des marques prestigieu­ses de restaurati­on comme Zuma (japonais), Nusr-et (steakerie) ou La Petite Maison, connues d’une clientèle internatio­nale haut de gamme, qui vient déjà l’été à Cannes, mais qui doit sortir sur Monaco ou SaintTrope­z. Nous voulons aussi remettre en service la mythique piscine de Mélodie en sous-sol. C’est un projet soutenu par les socioprofe­ssionnels cannois. Par ailleurs, notre salle évènementi­elle peut être utilisée par la Semec en parallèle au Palais des Festivals.

Du point de vue financier, quel poids pèse le groupe Madar dans le Palm Beach ?

En avril dernier, nous avons racheté les actions de Partouche ( %) dans la société exploitant­e, avant de devenir co-actionnair­es à  % avec l’acquisitio­n de  % à la SA Cannes Balnéaire (la société de Patrick Tartary et David Barokas). Patrick Tartary : L’apport du groupe Madar n’est pas que financier, c’est une expertise sur l’immobilier haut de gamme et commercial. C’est une vraie associatio­n, les décisions sont prises en commun, notamment pour le choix des marques à venir. Jean Madar : Notre apport immédiat est de  M€ pour l’achat d’actions et la participat­ion aux travaux actuels, notamment sur la façade Nord qui doit accueillir l’ouverture de La Petite Maison en avril . Au-delà, notre plan d’investisse­ments s’élève à  M€, avec création de sept restaurant­s, remise en état de la piscine, création d’un parking en sous-sol sur deux étages, spa, fitness et boutiques de luxe qui resteraien­t ouvertes de  h à

 h  du matin, alors qu’elles ferment à  h sur la Croisette. Le Palm Beach doit redevenir un établissem­ent mythique dans un site magique.

La concession actuelle ne court que jusqu’en . Ça ne refroidit pas vos ardeurs ?

On sait où on va, et on a déjà investi un tiers. La deuxième partie du projet sera lancée dès qu’on aura une visibilité à long terme. Mais c’est dans l’intérêt de tous de recréer un Palm Beach authentiqu­e, moderne, mais dans le style de .

Quid de la procédure en cours contre le bail actuel, pour

manque d’entretien et absence de Casino (transféré au .) ? On ne peut pas préjuger de la justice. Mais dans un bail emphytéoti­que, il

‘‘ n’est pas possible d’enfermer le locataire dans une activité. Le Casino n’est donc pas une obligation. Quant à l’entretien des locaux, j’ai proposé aux syndicats de faire un audit du bâtiment par un expert indépendan­t, à nos frais, et depuis neuf mois, j’attends. Il faut savoir que le Palm Beach est un bâtiment recevant du public et, à ce titre, il fait l’objet d’une visite annuelle de sécurité avec avis favorable. Depuis , on l’a remis aux normes anti-incendie et PMR. Cette procédure n’est donc pas une menace, et on a bon espoir de signer un accord sur la prolongati­on du bail avant d’y arriver à terme. D’autant plus que les élections des syndicats de copropriét­aires ont lieu en janvier prochain...

Notre projet va dans l’intérêt de la ville, comme de tout le quartier. Et, au lieu de toucher un franc symbolique, les copropriét­aires de la Pointe Croisette auront , M€ de loyer.

Quid du projet hôtelier concurrent par le groupe maltais Corinthia ?

Il y a notre projet, critiquabl­e mais réalisable. Et puis il y a ce projet d’hôtel, impossible car le Plan Local Urbanisme (PLU) ne l’autorise pas, donc on ne peut pas parler d’alternativ­e !

Et puis, il y a déjà suffisamme­nt d’hôtels cinq étoiles à Cannes, on ne va pas démolir le joyau du Palm Beach pour construire un nouvel « éléphant blanc » ! (sic)

Le Palm Beach doit redevenir mythique dans un endroit magique”

On ne va pas démolir ce joyau pour construire un nouvel hôtel !”

Quel calendrier en cas de prolongati­on du bail ?

On prévoit  à  mois de travaux pour inaugurer le nouveau Palm Beach début mai . L’objectif est d’aller vite.

 ?? (Photo A. C.) ?? Patrick Tartary peut se réjouir : les frères Madar (ci-dessus, à droite, Jean, l’aîné) apportent des fonds et de la crédibilit­é à son projet de rénovation du Palm Beach.
(Photo A. C.) Patrick Tartary peut se réjouir : les frères Madar (ci-dessus, à droite, Jean, l’aîné) apportent des fonds et de la crédibilit­é à son projet de rénovation du Palm Beach.
 ?? (Photo A. C.) ?? La façade Nord du Palm Beach est déjà en rénovation, avant l’ouverture du restaurant La Petite Maison en avril .
(Photo A. C.) La façade Nord du Palm Beach est déjà en rénovation, avant l’ouverture du restaurant La Petite Maison en avril .

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