Vigilance rouge à Suzuka
Après avoir emporté deux matches de rugby, le typhon Hagibis menace la course. Autorités locales et organisateurs devaient se prononcer tôt ce matin sur un changement de programme
Roulera ? Roulera pas ? À l’instar de la coupe du monde de rugby, amputée de deux matchs ce week-end, le Grand Prix du Japon de Formule 1 doit composer avec les caprices du ciel. La troisième séance d’essais libres et les qualifications demain sont compromises en raison de la pluie et des vents violents attendus et la course dimanche n’est pas assurée, la météo étant encore incertaine. Pour ce qui est des qualifications, qui déterminent la grille de départ du GP, deux options sont possibles : un report à dimanche avant la course, si elle a lieu, ou l’utilisation du classement de la deuxième séance d’essais libres courue cet après-midi.
Un report à lundi est par contre impossible. La manche japonaise a été perturbée par des typhons à plusieurs reprises. En 2004 et en 2010, les qualifications avaient eu lieu avant la course dimanche. Dans de très mauvaises conditions météo en 2014, le pilote niçois Jules Bianchi avait été victime d’un grave accident ayant plus tard causé sa mort. Côté piste, on souhaite voir évoluer la rivalité entre le quadruple champion du monde Sebastian Vettel et le jeune loup Charles Leclerc, associés cette année chez Ferrari.
« Tout va bien » chez Ferrari
Après un début de saison en dedans, la Scuderia a retrouvé le succès au retour de la trêve estivale fin août, remportant trois des quatre dernières courses (Belgique, Italie et Singapour). Mais avec la victoire en vue dans la cité-Etat d’Asie du sud-est et en Russie, des choix stratégiques conduisant à privilégier l’un ou l’autre ont fait éclater au grand jour la concurrence entre ses pilotes pour le statut de N°1.
À Sotchi, fin septembre, en dépit d’un arrangement préalable pour gagner des places au départ, Vettel, passé en tête, a rechigné à rendre ensuite à Leclerc sa position de leader. On avait laissé l’Allemand dissimulant son malaise derrière des bravades, le Monégasque livide et quasi mutique, et Mattia Binotto, le patron de la Scuderia, embarrassé du « luxe de disposer de deux pilotes fantastiques ».
« Il y a eu une incompréhension dans la voiture. De l’extérieur, ça avait l’air énorme mais ça n’était pas le cas. Tout va bien maintenant », a balayé Leclerc face à la presse hier, les deux hommes assurant donner la « priorité à l’équipe ».
Sur un circuit où la puissance moteur compte autant
que l’aérodynamique, tant Mercedes que Ferrari - ou pourquoi pas Red Bull, qui a changé de groupe propulseur spécialement pour se donner un maximum de chances sur les terres de son motoriste Honda - peuvent tirer leur épingle du jeu.
Mais les hommes en rouge ont plus à perdre. Alors qu’en Russie une défaillance du moteur de Vettel les a empêchés de convertir en succès la quatrième pole consécutive de Leclerc, il y aurait encore bien des manières de se saborder. Surtout s’ils ne parviennent pas à contenir les tensions entre l’Allemand et le Monégasque.