Monaco-Matin

MACRON BIENTÔT EN VISITE À MONACO

Le président de la République française « viendra à Monaco dans les prochains mois ». C’est le nouvel ambassadeu­r de France en Principaut­é, Laurent Stéfanini, qui le révèle dans un entretien.

- PROPOS RECUEILLIS PAR JOËLLE DEVIRAS jdeviras@monacomati­n.mc

Il représente le chef de l’État français en Principaut­é et il l’assure : « Le président Macron viendra à Monaco. » Laurent Stéfanini vient de succéder à Marine de Trécesson de Carné, au poste d’ambassadeu­r de France à Monaco, depuis le 16 septembre et est, de par sa fonction, doyen du corps diplomatiq­ue. Mi-Corse, mi-Auvergnat, il a une longue expérience diplomatiq­ue sur les questions environnem­entales et religieuse­s, ainsi qu’en matière de relations internatio­nales. Officier de la Légion d’honneur, officier de l’Ordre national du Mérite, commandeur des Palmes académique­s, membre du Conseil de l’Ordre des arts et des lettres, membre correspond­ant de l’Académie des sciences morales et politiques, il est également officier de l’Ordre de Saint-Charles et officier de l’Ordre de Grimaldi.

Le prince Albert II a accueilli les présidents français Nicolas Sarkozy et François Hollande moins d’un an et demi près leur élection respective. À quand une visite d’Emmanuel Macron ?

Le président Macron viendra à Monaco. La date n’est pas fixée. C’est dans les mois qui viennent. Mais je ne peux pas vous dire quand. Ce sera surtout pour montrer l’excellence de la relation entre nos deux pays. Les contacts entre le Souverain et le Président sont très fréquents, très réguliers.

Connaissez-vous votre prédécesse­ur Marine de Carné ?

Je la connais depuis . J’étais alors secrétaire général adjoint de la présidence française de l’Union européenne et Marine de Carné est venue en renfort au départemen­t. Je l’apprécie beaucoup. Nous avons fait des voyages ensemble. Au fil des ans, elle est devenue une amie. Elle était une très bonne ambassadri­ce de France en Principaut­é.

Votre nom d’origine corse résonne dans le coeur des Monégasque­s très attachés à sainte Dévote, leur patronne.

C’est vrai que j’ai des origines corses du côté de mon père, dont je suis très fier. Mais je ne me définis pas comme un Corse car je n’ai jamais vécu sur cette île. Je suis surtout Parisien. Mais j’ai des amis à Nice et des parents à Marseille. Pour toutes ces raisons, je suis très heureux de venir travailler en Principaut­é. Et je n’oublie pas que j’ai également des origines auvergnate­s (le Puyde-Dôme, le Cantal et la Creuse) dont je suis très fier également.

Vous avez une expertise en matière religieuse qui est incontesta­blement un atout à Monaco.

J’ai été conseiller pour les affaires religieuse­s au Quai d’Orsay au cabinet du ministre des Affaires étrangères et j’ai été numéro  et un moment chargé d’affaires à l’ambassade de France près du Saint-Siège. Une de mes spécialité­s en tant que diplomate a donc été de traiter la dimension politique et des conséquenc­es politiques des questions religieuse­s. Ces sujets montent en puissance. Dans un monde de plus en plus sécularisé, rapide, imprévisib­le, et par certains côtés assez barbare (je pense aux attentats), il y a un retour identitair­e autour des questions religieuse­s à travers le monde. C’est vrai qu’en France nous avons eu tendance à évacuer le christiani­sme qui est notre religion majoritair­e et un peu identitair­e.

Avez-vous ici des relations particuliè­res avec le diocèse et l’archevêque ?

J’ai bien sûr une sensibilit­é particuliè­re. L’archevêque est une grande figure, reconnue et respectée. Quand j’étais encore à Paris, il m’a chaudement été recommandé de voir Monseigneu­r Bernard Barsi. Il est tout de même depuis vingt ans archevêque de Monaco et a vécu des moments forts de la Principaut­é.

Quels sont vos principaux dossiers ?

Nous avons beaucoup de petits dossiers, même s’ils peuvent être bien sûr importants pour les personnes concernées. Le gros dossier est d’assurer le mieux possible le lien entre Monaco et la France. Il est d’abord naturel par une communauté de destin partagé et par les   personnes qui travaillen­t à Monaco et vivent en France.

La préoccupat­ion majeure des Français de Monaco, c’est le logement. Que faire pour les aider ?

Bien sûr, mes prédécesse­urs m’en ont parlé. Nous allons essayer de mener une action pour faire en sorte que la population française de Monaco ne cesse de diminuer. Il faut que les Français de Monaco puissent continuer à résider en Principaut­é.

La population française

poursuit-elle son déclin ?

Nous avions, en , selon l’Imsee,   Français en Principaut­é. La population semble s’être stabilisée. Mais elle est vieillissa­nte. Ce serait bien qu’il y ait plus de Français qui travaillen­t en Principaut­é et qui y résident. C’est un souci de qualité de vie et de développem­ent durable. Il faut certaineme­nt trouver des solutions dans les communes limitrophe­s. C’est la responsabi­lité du gouverneme­nt monégasque, de la région Sud Paca et de l’État. Il faut faciliter les choses et je m’y emploierai. Un des sujets essentiels est d’ailleurs les dessertes ferroviair­e et maritime.

Intervenez-vous dans le cadre des négociatio­ns sur un éventuel accord d’associatio­n avec l’Union européenne ?

Nous sommes là pour aider la Principaut­é. Nous sommes un des grands États fondateurs de l’UE. Nous ne pouvons être que favorables à l’idée que la Principaut­é définisse de la meilleure manière possible ses relations entre l’ensemble de l’Union européenne et ellemême. Maintenant, ce n’est pas simple. La négociatio­n sera délicate. En plus, l’UE a lancé cette négociatio­n avec SaintMarin et Andorre qui sont dans une situation très différente de la Principaut­é. Je constate simplement qu’ici se trouve l’espace Schengen, la zone euro, les règles de circulatio­n financière qui s’imposent au reste de l’UE. Monaco est déjà très intégré. Cette négociatio­n – comme toute négociatio­n – va bénéficier à certains et nuire à d’autres. Il faut trouver un équilibre et faire la part des choses. Ce sera, à mon sens, un processus long, considéran­t notamment le Brexit et le changement de commission qui n’est pas si simple.

La politique environnem­entale est un axe fort de la Principaut­é. Est-ce un sujet auquel vous êtes, vous aussi, particuliè­rement attaché ?

C’est ce qui m’a conduit, avec Ramoge en , à entrer en contact avec Monaco. Déjà, à l’époque, le souverain Rainier III était très actif. Le prince Albert II a renforcé son action sur ces questions dans les instances internatio­nales. Monaco a toujours été actif.

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 ??  ?? Laurent Stéfanini, ambassadeu­r de France, accueiller­a « dans les mois qui viennent », à Monaco, le président Emmanuel Macron. (Photo Jean-François Ottonello)
Laurent Stéfanini, ambassadeu­r de France, accueiller­a « dans les mois qui viennent », à Monaco, le président Emmanuel Macron. (Photo Jean-François Ottonello)

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