Monaco-Matin

« Le Journal d’une Pim’s » : un voyage au coeur d’un service de soins palliatifs

- CAROLINE GERE

Patricia Gaultier, plasticien­ne intervenan­t en milieu de santé (PIMS), et accessoire­ment, comédienne au sein de l’EtrAnge Compagnie – mais pas si accessoire­ment que ça – sera samedi soir sur la scène de la salle multimédia à Sospel pour donner son spectacle si particulie­r. Un spectacle qu’on pourrait qualifier de « one woman show », si Patricia avait pour ambition de nous faire rire en incarnant un personnage plus ou moins fictif, dans des situations plus ou moins cocasses. Or, le personnage que Patricia incarne sur scène, c’est elle-même, et ce qu’elle vient nous raconter, c’est la réalité : celle d’une artiste plasticien­ne et mosaïste évoquant son vécu dans une unité de soins palliatifs. Alors, non, elle ne nous fera pas mourir de rire pendant 1 h 10, et il y a d’ailleurs de grandes chances pour qu’elle nous fasse pleurer. Mais ce qu’elle souhaite avant tout, c’est nous offrir la surprise, la poésie, et toute la grandeur de ces précieux instants partagés avec les patients (des personnes en fin de vie, mais aussi des personnes atteintes de maladies incurables, y compris des enfants).

Un « vrai » spectacle

Ce florilège de petits événements magiques, qu’elle a recueilli dans son journal de bord, est devenu un spectacle de théâtre, qu’elle donne plus qu’elle ne joue, et dont la véracité est proche du documentai­re. « Quand on met les pieds dans ce service, on ne triche plus. Pour moi, la mort n’est pas taboue. Évidemment, dans mon spectacle, on va l’approcher de temps en temps, mais je parle surtout de la vie, à travers ces gens qui pour moi ne sont pas des malades, mais des personnes avec qui je partage un moment, si elles en ont envie. Et dans ‘‘envie’’, il y a en ‘‘vie’’... »

Ce spectacle pas comme les autres est le journal d’un voyage en terre inconnue, à la découverte du genre humain. Patricia « fait la Pim’s » sur scène comme elle entre dans une chambre d’hôpital, avec son acronyme en guise de nez de clown, et son chariot de matériel (un large panel qui va de la peinture, en passant par la pâte à modeler, jusqu’au logiciel de traitement d’image). «Je ne suis pas art-thérapeute, ma formation est artistique à 100 %. Je ne suis pas dans le soin : la maladie, ce sont les docteurs qui la gèrent. Je suis dans l’instant et je vais à la rencontre de quelqu’un, en gardant à distance les pathologie­s et autres termes sérieux. Mon objectif, c’est d’apporter de la légèreté, d’échanger des sourires, des rires, et de surprendre (et me laisser surprendre) par ce qui se crée. » Le Journal d’une Pim’s, spectacle hors norme qui donne le frisson, est mis en scène par Sébastien Wagner et mis en musique par Jérôme Sandor et Camille Fanet. Samedi, il sera joué au profit de l’associatio­n Opus Memoria (lire ci-contre). Venez nombreux : vous en sortirez plus vivants que jamais ! Savoir + Samedi 19 octobre à 20 h, salle multimédia (Chapelle des Pénitents rouges).

12 euros /A partir de 10 ans. Réservatio­ns au 06.13.51.16.82.

 ??  ?? Patricia Gaultier, alias « la Pim’s », donne vie à son journal de bord en le partageant sur scène avec le public. (Photos DR)
Patricia Gaultier, alias « la Pim’s », donne vie à son journal de bord en le partageant sur scène avec le public. (Photos DR)

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