Drame de la modernité au regard de l’histoire
« Le raz-de-marée de , c’est un drame de la modernité et des techniques contemporaines liées au développement de l’aéroport… » Voilà comment l’historien niçois Yvan Gastaut résume la tragédie qui demeure gravée dans la mémoire des Niçois et des Azuréens. Au même titre que la catastrophe de la caravelle Ajaccio-Nice le septembre ou que l’effondrement du toit du supermarché Casino Ferber, le janvier .
« J’ai travaillé ça à partir de l’histoire sociale lorsque je me suis intéressé à l’entreprise Spada qui était sur le chantier. En compagnie d’artistes de la halle Spada, j’ai écrit un livre sur cette entreprise, Spada, les Bâtisseurs de mémoire .Lebut était qu’un historien apporte sa vision des choses tout en mêlant l’art et le passé. J’avais recueilli des témoignages d’ouvriers qui avaient connu les victimes. Ce drame, à la fois personnel, pour l’entreprise, pour la région, fait partie des gros faits divers locaux, incrustés dans l’inconscient collectif niçois. Il a entraîné une vive émotion, mais aussi une colère. La sécurité des ouvriers avait-elle bien été pensée ? En même temps, il a été vécu comme un coup d’arrêt provisoire de l’aéroport. C’était l’époque des grands chantiers, comme Sophia. Quelque part, ça évoque une ville en plein boum. » Yvan Gastaut revient sur la mort des neuf ouvriers :
« Cette tragédie exprime une dimension humaine qui renvoie à l’idée que ces ouvriers construisaient l’avenir de Nice et de la Côte d’Azur à travers un aéroport, considéré comme le fleuron, la vitrine de la Ville. » Ce qui est toujours le cas…