Monaco-Matin

Le risque existe, il faut savoir l’anticiper

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Même si la cause du raz-de-marée de 1979 est un important glissement de terrain, cet événement réveille fatalement une crainte récurrente : aura-t-on un jour un tsunami en baie des Anges ou au-delà ? Réponse de Stéphane Liautaud, ingénieur des travaux publics de l’État, chargé de mission sur les risques sismiques à la direction départemen­tale des Territoire­s et de la mer. Par ailleurs, cet agent d’État depuis trente ans, anime le plan départemen­tal des risques sismiques, validé par le préfet des Alpes-Maritimes.

Il n’y aura jamais une vague de  m

L’origine des tsunamis ? Variable. Il y a d’abord le séisme. Possible sur la Côte d’Azur comme en témoigne le tremblemen­t de terre de Ligurie du 23 février 1887 : « Il s’agit d’un séisme de référence sur la côte mentonnais­e avec une onde de 1 m à 1,50 m qui a fait quelques victimes. Pas tant en raison de sa hauteur, mais de sa vitesse. » Car il faut s’enlever un fantasme de la tête : « Il n’y aura jamais une vague de 30 mètres sur Nice, mais des ondes entre 50 cm et 3 m, en fonction des fonds marins, d’une plage, d’un port. Comme on n’aura jamais une faille sous-marine de plusieurs centaines de kilomètres. » Autre exemple : le séisme de Boumerdès, en Algérie, le 21 mai 2003. « Les deux plaques eurasienne et africaine se sont enfoncées l’une dans l’autre. L’eau est montée de 50 cm à 1 m de Perpignan (Pyrénées-Orientales) à Théoule-sur-Mer, où le port s’est vidé sur quelques centaines de mètres. Là, pas de victimes. »

Deuxième cause de tsunami : l’effondreme­nt sous-marin, comme en 1979, à Nice. « À la suite d’une cassure, un pan de l’aéroport s’est effondré. Aura-t-on d’autres cas similaires ? Non. Pas une catastroph­e de cette envergure. » Enfin, l’effondreme­nt aérien : une falaise qui se décroche et tombe dans la mer.

Un réseau de veille

Trois facteurs qui font dire au technicien que « sur la Côte d’Azur, le risque existe ».

Comment réagir ? Depuis 2008, un réseau de veille est animé par le Centre national d’alerte des tsunamis, basé à Paris et axé sur la façade atlantique et la Méditerran­ée. « C’est un système en lien avec différente­s instances, comme le centre opérationn­el de gestion interminis­térielle des crises, la préfecture et les services communaux. Des ordres sont donnés pour évacuer, monter sur les points en hauteur. » Il faut avoir désormais la culture du risque. Voilà pourquoi Stéphane Liautaud fait beaucoup de pédagogie dans les entreprise­s, les écoles pour sensibilis­er aux bons réflexes et aux kits d’urgence.

Savoir + Info-tsunami.fr

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(Photo Ch. R.) Au cours de ses missions de prévention du risque, Stéphane Liautaud distribue des kits de survie.

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