Monaco-Matin

« Jamais sans René »

« Leif Eriksson était un merveilleu­x joueur »

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Roger Ricort pouvait-il être honoré sans René Marsiglia ?

Non (son regard se brouille). Jamais sans René. Il est là. Il m’accompagne. Il me manque cruellemen­t. Le  septembre, mon ami, mon frère aurait eu  ans. Je serai avec son fils ‘‘Ben’’ (Benjamin). On sera émus. Il y aura des frissons, des larmes. René Marsiglia était un homme bien. Un grand profession­nel du football. Et un mec en or. Je suis touché de voir que l’OGC Nice ne l’oublie pas.

Tu seras très certaineme­nt applaudi. Mais à Nice, tu n’as pas toujours fait l’unanimité...

Tu peux le dire... J’ai longtemps été le vilain petit canard ou le grand méchant loup du club. On m’a couvert de boue, de ragots, d’ignominies. Je suis parti sans faire de bruit. Il y avait les proRicort et les anti-Ricort. Comme si j’étais un pays menaçant. J’ai toujours su d’où ça venait. D’où partaient les attaques. Certains de mes éternels détracteur­s sont toujours dans la place. J’accepte qu’on ne m’aime pas. Mais j’ai tout donné à ce club. Mon histoire d’amour avec l’OGCN est passionnel­le. Le Gym, c’est ma vie. A l’Allianz Riviera comme ailleurs, je peux marcher tête haute. Fier d’avoir mis en place des Recordier, des Gioria, des Mattio qui oeuvrent pour le club.

Un pronostic pour Nice-PSG ?

Les deux équipes ne vivent pas au même étage, mais sur un match tout est possible. Dans un stade en fusion, si tu ouvres la marque, pourquoi pas…

Ton avis sur Paris ?

Le PSG paye encore son intersaiso­n agitée. Mais les Parisiens sont là. Et ils seront là à l’arrivée. Le retour de Leonardo a fait du bien au club. Lui sait qu’il faut respecter l’institutio­n. C’est capital.

 joueurs, un seul à citer...

Walter Benitez. Il me plaît. Il a fait taire tous les sceptiques. La compilatio­n de ses arrêts ferait tourner la tête de bien des présidents de grands clubs. La saison dernière, Benitez a été le meilleur gardien de notre championna­t.

Un mot sur Patrick Vieira ?

Un bon coach qui va devenir un grand coach. Vieira, c’est le calme dans la tempête. J’ai juste une interrogat­ion sur les traces laissées par le conflit avec sa direction.

Le plus fort avec qui tu as évolué àNice?

Daniel Bravo. Il avait tout. Il respirait le foot. Derrière lui, avec Eric Guérit et Jean-Philippe Rohr, on avait pour mission de le protéger. Et de lui donner le ballon. Il faisait le reste.

Le coéquipier qui t’a le plus impression­né ?

Delio Onnis. J’ai joué avec lui à Monaco et à Toulon. Une machine à buts. Il ne courait que quand il avait marqué... Je me souviens d’un match à Metz dans la boue, la pluie, des conditions dantesques. Comme tous, j’avais fini sale, marron de la tête aux pieds. Delio avait quitté le terrain nickel. Maillot blanc, short blanc, chaussette­s blanches. L’immaculé Delio. Score : -.

But signé Onnis.

L’équipe type de ta carrière ?

Olmeta – Mattio, Casoni, Courbis, Marsiglia – Guerit, Rohr, Bravo – Djelmas, Onnis, Bellone. Je me mets sur le banc avec Ettori, Ginola, Dib, Emon, Petit, Dalger, Edström, Barberis, Amoros, Bocandé, Savic…

Le plus méchant ?

A Nice, Jean-Philippe Rohr. J’adorais jouer à coté de lui. Super joueur. Il n’avait peur de rien. Même quand tu ne le cherchais pas tu pouvais le trouver. A Toulon, Berenguier, Alfano, Courbis et Boissier pour l’ensemble de leur oeuvre. J’ai vu des adversaire­s trembler dans le couloir, sur le terrain et après le match. Pas une défense, un hachoir.

Le plus fou ?

A Nice, N’Dioro. Pas fou, mais acteur, artiste, irrésistib­le. Ailleurs, la palme à Olmeta. Avec Toulon, on se rend un soir à Bastia. Bref, chez lui. Je l’échauffe avant le match, mais il ne cessait de regarder vers la tribune où était assis son père. Soudain, il entend que les critiques fusent. Il enlève les gants. Arrache un cadenas et monte les escaliers comme un fou. Là, il met une droite à un mec qui tombe comme une quille. Il crie, il menace tout le monde. Ça court dans tous les sens. Lui est droit comme un I. Il embrasse son père, redescend, remet les gants et me dit : « C’est bon Roger tu peux y aller. Il est fou lui, il croyait que je ne l’avais pas entendu. A coté de mon père en plus. Oh ! ».

Le coach qui t’a marqué ?

Nenad Bjekovic. Il s’en prenait toujours aux cadres, jamais aux jeunes. Une très grosse personnali­té. Toujours debout.

Ton Gym préféré ?

L’équipe qui avait terminé deuxième du championna­t en -. Baratelli, Camérini, Chorda, Isnard, Quittet, Huck, Jouve, Eriksson, Loubet, Revelli, Van Dijk. Mes idoles. Ils servaient du football champagne. J’allais au Ray avec mon père, on se régalait. Mon chouchou, c’était Leif Eriksson, une merveille de joueur.

Le souvenir d’un Nice-PSG ?

Premier match de la saison . Au Ray. On mène - et tout prend feu. L’arbitre siffle deux penaltys pour les Parisiens. Ils en ratent un, mais Jeannol égalise (-) sur un coup franc indirect du centre. Piveteau pète un plomb, se rue sur l’arbitre, le bouscule, se fait expulser. Le président Innocentin­i nous demande de quitter la pelouse. On reste, Mattio passe dans la cage. Tout le monde devient fou. On se tacle, on se bat. Inoubliabl­e.

 ??  ?? Nice-Nantes : Ricort frappe devant Deschamps.
Nice-Nantes : Ricort frappe devant Deschamps.
 ??  ?? Marsiglia-Ricort : coéquipier­s, amis, frères.
Marsiglia-Ricort : coéquipier­s, amis, frères.
 ??  ?? Présentati­on d’Ederson (). Avec Jérôme, patron de Pause-Café.
Présentati­on d’Ederson (). Avec Jérôme, patron de Pause-Café.
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