Pas d’unanimité pour le vote du budget rectificatif
Avec 14 voix « pour », 8 abstentions et une voix « contre », le budget rectificatif a été voté à la majorité des conseillers nationaux, hier soir. Mais on est loin de l’unanimité de 2018…
Ils avaient unanimement donné leur confiance lors du budget primitif 2019, en décembre dernier, pour mener à bien les dossiers du pays. Les conseillers nationaux ont fait des constats sévères aux cours des deux longues séances publiques de la semaine dernière, et ont sanctionné, hier soir, la politique du gouvernement, par « un vote mitigé », pour reprendre la formule de la vice-présidente Brigitte Boccone-Pagès et du président du Conseil national Stéphane Valeri.
À 20 heures, hier soir, le président annonce le décompte des voix : 14 « pour », 8 abstentions et 1 « contre ». Ce qui revient en boucle dans les prises de parole des vingt-trois élus présents hier, ce sont les insatisfactions sur de nombreux dossiers : dégradation de la qualité de vie, retards et surcoûts des chantiers, comptabilité de l’État qui se sert dans le Fonds de réserve constitutionnelle, absence de création d’une caisse autonome de retraite pour les fonctionnaires…
« Il faut changer de braquet »
Alors, Brigitte BocconePagès prévient d’emblée : « Nous avons tiré la sonnette d’alarme. » Aujourd’hui, le gouvernement doit « regagner la confiance des élus du Conseil national » et engager « une politique active et proactive pour l’amélioration visible de la qualité de vie ».
Sur les chantiers et la qualité de vie, Stéphane Valeri est catégorique : « Nous le voyons, le bilan n’est pas bon. Il faut donc changer de braquet. (...) C’est à vous, Monsieur le Ministre, et donc au gouvernement que vous dirigez, de prendre des décisions, de pratiquer des arbitrages, et donc de faire preuve de courage et d’audace. » Et il pointe du doigt l’immobilisme de l’État sur certains dossiers. « Pendant que les Monégasques et les résidents sont confrontés à des problèmes au quotidien, c’est-à-dire maintenant, le gouvernement nous répond encore trop souvent que le sujet est à l’étude, que la réflexion se poursuit et que peut-être une décision sera prise un jour, pour envisager une solution… ou pas ! » Et de citer, par exemple, à propos des nuisances sonores des deux-roues, un même discours, quasiment au mot près, de deux conseillers de gouvernement pour l’Intérieur à huit ans d’intervalle. « Plusieurs années plus tard, le gouvernement en est toujours au même point, et fait donc toujours la même réponse. »
Idem pour l’abri pour les animaux abandonnés : « Nous referons le point en décembre prochain mais croyez-moi, nous y reviendrons tant que ce ne sera pas concrétisé. »
Rendez-vous donc dans deux mois pour le budget primitif 2020.