L’Hermitage et l’Hôtel de Paris priés de manifester en silence
Le problème des manifestations, audelà de faire mauvais genre, c’est que cela fait du bruit. Or, hier matin, une cinquantaine de salariés de l’Hermitage et de l’Hôtel de Paris étaient dans la rue pour revendiquer.
Au menu, d’après Michel Alaux, un délégué syndical présent sur place, une demande d’augmentation de salaires et d’amélioration des conditions de travail. « Certes, les salaires augmentent chaque année, mais moins vite que dans le pays voisin. C’est de moins en moins intéressant de travailler à Monaco, on a de plus en plus de mal à trouver du personnel à certains postes, comme en cuisine par exemple. »
Trompette de la discorde
Toutes les crispations se sont traduites par cette manifestation, mais il y a eu un couac. « C’est tendu ce matin, parce que ça ne plaît pas du tout à la direction qu’il y ait un mouvement social devant son établissement qui accueille des chefs d’État et des clients fortunés à Monaco. Ce matin, le DRH, Jean-François Mariotte, est arrivé et a rabroué les salariés mobilisés qui faisaient du bruit avec les vuvuzelas. On nous demande donc de ne pas faire de bruit, parce que cela pourrait être caractérisé par la Sûreté publique comme un trouble à l’ordre public, et il pourrait y avoir des interpellations. Je suis choqué qu’on muselle des manifestants qui sont en colère. On interdit aux manifestants de faire du bruit, ça ne s’est jamais vu », lance Olivier Cardot, secrétaire général adjoint de l’USM.
Du côté de la SBM, Jean-François Mariotte, le directeur des ressources humaines, tempère ces propos : « Nous avions un accord avec les représentants du personnel pour la manifestation, qui se déroulait devant l’entrée du personnel, sur le territoire privé de la SBM, pour que tout se passe dans le calme. Je ne suis absolument pas opposé aux manifestations. Mais quand on m’a alerté que les vuvuzelas étaient de sortie, je suis venu voir les salariés pour leur dire qu’ils ne respectaient pas notre deal. Alors, je leur ai demandé d’aller sur la voie publique, quelques mètres plus loin. Certes, ça fait toujours autant de bruit, mais au moins ça respecte notre accord. Là, la police est arrivée parce que la manifestation n’était pas déclarée et qu’ils faisaient trop de bruit ; je leur ai proposé de revenir devant l’entrée de service pour qu’ils puissent poursuivre, mais dans le calme. Je n’ai pas appelé les forces de l’ordre, ça aurait été contreproductif pour le dialogue social, surtout un jour de manifestation nationale. »