Monaco-Matin

Ils sniffaient dans les toilettes du Twiga : deux amendes

- JEAN-MARIE FIORUCCI

Décidément, à suivre les affaires jugées par le tribunal correction­nel, il semble que les toilettes du Twiga ont plus vocation à se transforme­r en salle de shoot qu’en lieu d’aisances. Un Français et un Norvégien avaient l’air au parfum. En mars dernier, penchés sur la lunette du siège, ils snifaient une ligne de coke à l’aide d’un billet de 10 € roulé serré dans la narine afin de faire office de paille ! L’argent prend également une part importante dans la prise de stupéfiant­s. A la précédente audience, trois jeunes gens s’étaient fait pincer au même endroit, avec une dose de « blanche » dissimulée cette fois dans une coupure de 5 € repliés sur la tablette du lavabo.

« Je n’étais pas bien »

Dans les deux cas, les services de sécurité n’ont pas eu de mal à surprendre ces consommate­urs. Comme ils étaient restés un bon bout de temps au petit coin, les agents avaient juste à pousser la porte pour les surprendre dans leurs aspiration­s à rejoindre les paradis artificiel­s. À cette audience, après une énième mise en garde sur les dangers de la drogue, le président Jérôme Fougeras-Lavergnoll­e a interrogé le seul prévenu présent : un serveur en restaurati­on niçois de 29 ans.

« Vous avez proposé de la cocaïne à votre complice, un étudiant norvégien de 22 ans résidant à Beausoleil, après vous être lié d’amitié au cours de la soirée. Vous savez que la plus infime quantité de ces substances nocives est sanctionné­e en Principaut­é. Où en êtes-vous aujourd’hui de votre addiction ? Car vous avez été condamné quatre fois en France, dès 2013, pour stupéfiant­s. En 2014 pour ivresse. En 2015 pour violence. La dernière fois, en 2016, pour alcoolémie au volant. »

Le jeune homme reconnaît le danger du cocktail drogue-alcool. « Mais c’était une période où je n’étais pas bien à cause de nombreux problèmes. Aujourd’hui, je vous l’assure, je ne consomme plus rien… »

Deux amendes

Le magistrat reste toutefois sceptique car l’intéressé ne possède aucun document pour prouver la véracité de ses allégation­s. À son tour, la procureure Alexia Brianti fait état « des nuits monégasque­s festives et de la légèreté inquiétant­e des antécédent­s judiciaire­s du prévenu. Car coke et alcool ont la particular­ité nocive de réveiller la violence. Monsieur dédramatis­e en invoquant une période noire. Or, elle dure depuis 2013. Aujourd’hui, il se présente comme un repenti. Est-ce le cas ? Afin qu’il comprenne une fois pour toutes, je réclame un mois avec sursis et 1 000 € d’amende pour son copain ».

Le tribunal transforme­ra respective­ment les réquisitio­ns du ministère public en 1000 € et 500 € d’amendes. * Assesseurs : Adrien Candau et Virginie Hoflack.

 ??  ?? Le prévenu au président : « Aujourd’hui, je vous l’assure, je ne consomme plus rien. » (Illustrati­on Sébastien Botella)
Le prévenu au président : « Aujourd’hui, je vous l’assure, je ne consomme plus rien. » (Illustrati­on Sébastien Botella)

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