Injurié, il tabasse un cycliste sur la chaussée
Que la cohabitation devient difficile pour les usagers des voies de circulation ! Un cycliste est venu conter son agression par un scootériste qui l’avait frôlé de trop près, devant le tribunal correctionnel, après avoir porté plainte. C’est une véritable scène de pugilat qui a réglé le différend des deux conducteurs de deux-roues. Quasiment surréaliste.
Insulté par le cycliste, il perd le contrôle
Le prévenu, un quadragénaire spécialisé dans la sécurité des biens et des personnes, raconte les raisons de l’altercation. « Vers 7 heures, à hauteur du square Beaumarchais, je passe près d’un homme à bicyclette. Il m’insulte. Je suis surpris par son comportement. Je m’arrête. Je vais vers lui. Il m’injurie encore. J’ai perdu le contrôle et j’ai donné des coups… »
Le président Jérôme Fougeras-Lavergnolle (*) requiert la version de la victime. « L’homme à scooter m’a heurté avec son pied. Puis, il m’a proposé de s’expliquer en France. J’ai refusé car j’habite Monaco. Comme j’allais travailler, je l’ai supplié de me laisser tranquille. Rien de plus. C’est à ce moment qu’il m’a frappé au visage et sur le torse. Je suis tombé au sol. Les conséquences ? Un certificat médical de deux jours d’ITT. Je réclame, tous les frais confondus, une somme globale de 100 000 € .»
Coups de poing et de genou, victime à terre
Le magistrat déplore pareille situation et relève une notion de partage de la route encore très théorique. Il est moraliste envers le prévenu afin de le sensibiliser sur ses gestes incompréhensibles et un comportement incohérent pour un adulte. L’intéressé, jamais condamné, bat sa coulpe pour des faits qu’il impute au stress de son activé professionnelle. Mais le président trouvera un écho approbatif auprès de la procureure Alexia Brianti dans ses réquisitions.
« Coups de poing, de genou et la victime tombe. Rien ne justifiait pareil acharnement. Heureusement, un témoin est intervenu pour mettre fin à ce genre d’agression inadmissible. Il en a résulté une fracture du nez et des blessures importantes. L’infraction doit être sévèrement réprimée. La peine, assortie du sursis, ne devra pas être inférieure à quinze jours. »
« Cet homme n’est pas un danger public »
La défense va entreprendre une description encore plus minutieuse après avoir visionné la vidéo. Me Arnaud Cheynut axe sa plaidoirie sur la personnalité de son client, aux antipodes de sa réaction. « Il avait un rendez-vous important. Sa volonté d’en découdre est dictée par la peur. L’homme que je défends n’est pas un danger public. Il s’est retrouvé face à quelqu’un de vindicatif. Il a une réaction logique réglée d’instinct par sa déformation professionnelle. 30 OCTOBRE 2019 PARKING CUISINE
*pour toutes réservations effectuées : conditions en bureau de vente et sur le site internet Il travaille dans la sécurité. Certes, il s’est trompé. Il le reconnaît et il est repentant. La peine prononcée aura des conséquences sur ses trente ans de carrière en Principauté. Tout risque de s’effondrer. Ne le jugez pas comme une bombe à retardement. Préférez une amende et ramenez les demandes pécuniaires de la partie civile à de plus justes proportions. »
Le tribunal condamnera le prévenu à huit jours d’emprisonnement assortis du sursis et au versement de 3 500 € au demandeur. * Assesseurs : Adrien Candau et Séverine Lasch.