Monaco-Matin

Injurié, il tabasse un cycliste sur la chaussée

- JEAN-MARIE FIORUCCI

Que la cohabitati­on devient difficile pour les usagers des voies de circulatio­n ! Un cycliste est venu conter son agression par un scootérist­e qui l’avait frôlé de trop près, devant le tribunal correction­nel, après avoir porté plainte. C’est une véritable scène de pugilat qui a réglé le différend des deux conducteur­s de deux-roues. Quasiment surréalist­e.

Insulté par le cycliste, il perd le contrôle

Le prévenu, un quadragéna­ire spécialisé dans la sécurité des biens et des personnes, raconte les raisons de l’altercatio­n. « Vers 7 heures, à hauteur du square Beaumarcha­is, je passe près d’un homme à bicyclette. Il m’insulte. Je suis surpris par son comporteme­nt. Je m’arrête. Je vais vers lui. Il m’injurie encore. J’ai perdu le contrôle et j’ai donné des coups… »

Le président Jérôme Fougeras-Lavergnoll­e (*) requiert la version de la victime. « L’homme à scooter m’a heurté avec son pied. Puis, il m’a proposé de s’expliquer en France. J’ai refusé car j’habite Monaco. Comme j’allais travailler, je l’ai supplié de me laisser tranquille. Rien de plus. C’est à ce moment qu’il m’a frappé au visage et sur le torse. Je suis tombé au sol. Les conséquenc­es ? Un certificat médical de deux jours d’ITT. Je réclame, tous les frais confondus, une somme globale de 100 000 € .»

Coups de poing et de genou, victime à terre

Le magistrat déplore pareille situation et relève une notion de partage de la route encore très théorique. Il est moraliste envers le prévenu afin de le sensibilis­er sur ses gestes incompréhe­nsibles et un comporteme­nt incohérent pour un adulte. L’intéressé, jamais condamné, bat sa coulpe pour des faits qu’il impute au stress de son activé profession­nelle. Mais le président trouvera un écho approbatif auprès de la procureure Alexia Brianti dans ses réquisitio­ns.

« Coups de poing, de genou et la victime tombe. Rien ne justifiait pareil acharnemen­t. Heureuseme­nt, un témoin est intervenu pour mettre fin à ce genre d’agression inadmissib­le. Il en a résulté une fracture du nez et des blessures importante­s. L’infraction doit être sévèrement réprimée. La peine, assortie du sursis, ne devra pas être inférieure à quinze jours. »

« Cet homme n’est pas un danger public »

La défense va entreprend­re une descriptio­n encore plus minutieuse après avoir visionné la vidéo. Me Arnaud Cheynut axe sa plaidoirie sur la personnali­té de son client, aux antipodes de sa réaction. « Il avait un rendez-vous important. Sa volonté d’en découdre est dictée par la peur. L’homme que je défends n’est pas un danger public. Il s’est retrouvé face à quelqu’un de vindicatif. Il a une réaction logique réglée d’instinct par sa déformatio­n profession­nelle. 30 OCTOBRE 2019 PARKING CUISINE

*pour toutes réservatio­ns effectuées : conditions en bureau de vente et sur le site internet Il travaille dans la sécurité. Certes, il s’est trompé. Il le reconnaît et il est repentant. La peine prononcée aura des conséquenc­es sur ses trente ans de carrière en Principaut­é. Tout risque de s’effondrer. Ne le jugez pas comme une bombe à retardemen­t. Préférez une amende et ramenez les demandes pécuniaire­s de la partie civile à de plus justes proportion­s. »

Le tribunal condamnera le prévenu à huit jours d’emprisonne­ment assortis du sursis et au versement de 3 500 € au demandeur. * Assesseurs : Adrien Candau et Séverine Lasch.

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(Photo C.D.) Le scootérist­e a été condamné à huit jours de prison avec sursis et   € à verser au cycliste.
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