Monaco-Matin

Les cimetières de la Principaut­é

Retrouvez, comme chaque mois, la rubrique Monégasque du Comité des Traditions

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Àpartir de la semaine prochaine « dans tous les pays, grands et petits, tous, autant sains que malades, portent l’activité, portent les pensées, vers les chers cimetières, chacun prend son petit chemin et s’en va lentement, lentement avec une émotion profonde, prier sur sa tombe (1). »

Les Monégasque­s, quant à eux, pour fleurir les tombes de leurs chers disparus se rendront au cimetière de Monaco. Il occupe depuis 1868 le quartier des Salines du boulevard Charles-III à l’avenue Pasteur sur près de 5 % du territoire national. En effet, dès que la population de Monaco devint plus importante et que le projet de constructi­on de la future cathédrale vit le jour, il fallut trouver un espace plus grand pour enterrer nos morts. Mais auparavant où les enterraito­n ?

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La sépulture principale des Monégasque­s était le cimetière paroissial attenant à l’église Saint-Nicolas sur le Rocher. Mais aussi des sépultures pouvaient avoir lieu dans les chapelles latérales de cette église comme les Souverains de Monaco dans la chapelle de Saint-Sébastien et les pénitents noirs dans la chapelle de Saint-Roch ou de la Conception car contrairem­ent aux pénitents blancs qui possédaien­t le droit de se faire inhumer dans leur propre oratoire « la casassa », les pénitents noirs n’obtinrent jamais ce droit dans leur nouvelle chapelle de la Miséricord­e. Il n’en demeure pas moins que ce sont les confréries des pénitents qui avaient le soin de rendre leurs derniers devoirs aux défunts, de les porter lors de leurs funéraille­s et de les ensevelir. On enterrait aussi les morts sur le Rocher dans le petit cimetière de Saint-Martin près de la chapelle du même nom qui s’élevait autrefois à l’intersecti­on de l’avenue des Pins et de l’avenue Saint-Martin. C’est là que furent ensevelies les victimes de la peste de 1631.

En dehors du Rocher, à la Condamine, existait un cimetière près de l’église de Sainte-Dévote ou étaient inhumés surtout les marins. La chapelle Notre-Dame du Port dénommée SainteMari­e-la-Glorieuse située au pied du Rocher près de l’actuel virage Antony-Noghès possédait aussi un petit cimetière.

Enfin, il existait au XIXe siècle des chapelles privées situées dans des propriétés appartenan­t à des grandes familles monégasque­s comme la Chapelle SainteCroi­x au-dessus du vallon de Ste-Dévote qui abritait le tombeau de la famille Rey ou encore la chapelle SaintJean-Baptiste au Larvotto qui servait de sépulture à la famille Laforest de Minotty.

Extrait du poème « I Çementeri » (Les Cimetières) deMarc-MariusCurt­i(Iditide Mar)

2. Réf : La Cathédrale de Monaco de Claude Passet Père Philippe Blanc et Luc Thévenon. Editions du Rocher et Les Pénitents noirs de Monaco de Louis Baudoin Les Annales Monégasque­s N°16.

Le proverbe “A i morti, fave seche e stocafì : nun gh’è casa che nun i cundisce” (Aux morts, fèves sèches et stockfish : il n’est maison qui ne les assaisonne)

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(DR) Le cimetière de Monaco en .

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