Monaco-Matin

« L’immobilism­e a généré de gros dossiers »

Après douze années au conseil municipal de Roquebrune-Cap-Martin, sur les bancs de l’opposition, Marie-Christine Franc de Ferrière déclare sa candidatur­e

- RACHEL DORDOR

Ce n’est pas une surprise. Mais une confirmati­on. L’élue historique de l’opposition au conseil municipal de Roquebrune-Cap-Martin, Marie-Christine Franc de Ferrière, sera candidate à la mairie en 2020. Face au maire sortant, Patrick Cesari, dont elle ne cesse de dénoncer « l’immobilism­e dans la gestion municipale ». Entre la reconstruc­tion de la piscine, le coût de la station d’épuration et ses répercussi­ons sur le prix de l’eau, le chantier du Vista et le futur projet de l’aménagemen­t de la BA 943, Marie-Christine Franc de Ferrière – expertcomp­table et commissair­e aux comptes – entend « remettre de l’ordre dans ce chaos et de la transparen­ce au bénéfice de l’intérêt général et dans le respect de l’argent public ». Sa connaissan­ce des dossiers roquebruno­is est, selon elle, une force pour cette élection, de même que sa liste, qui sera constituée de passionnés, spécialist­es issus de nombreux domaines.

Après douze années au conseil municipal, quel constat faitesvous dans la gestion de la commune ?

La municipali­té actuelle n’a jamais mené de politique avec une vision à long terme. L’immobilism­e tant dans le fonctionne­ment que dans l’investisse­ment a prévalu. Ce déficit d’anticipati­on a d’ailleurs conduit à l’ouverture de gros dossiers sous contrainte de l’État, qui en a pris la main, afin de faire respecter la loi française du point de vue des équipement­s nécessaire­s ou des politiques publiques. J’ai beaucoup travaillé bénévoleme­nt sur les dossiers de la commune, en m’appuyant sur des chiffres fournis par l’État, et je peux affirmer que depuis , les finances de Roquebrune ont été très malmenées. Je me suis souvent sentie ostracisée pendant les conseils, car je dis la vérité.

De quels dossiers voulez-vous parler ?

Avant tout, celui de l’eau. Car, qui peut encore imaginer payer , % d’intérêt pour le financemen­t de la station d’épuration, alors qu’aujourd’hui, les taux d’emprunt sont à moins de  % ? Un audit datant de  fait ressortir, entre autres, ces dysfonctio­nnements, ainsi que ceux liés au contrat passé entre la commune et Veolia. La Carf a voté une baisse de la taxe d’assainisse­ment, mais rien à voir avec des ajustement­s. Il est urgent de renégocier le contrat, qui fait payer l’eau une fortune aux Roquebruno­is. Et a motivé la constituti­on d’une associatio­n de défense en .

Mais encore ?

On peut aussi observer le manque de maîtrise dans les dossiers de la piscine et de la Zac Saint-Roman. Quant au Vista Palace, il ne sera plus jamais le même. D’un hôtel vendu  millions d’euros, il en est aujourd’hui à plus de  millions de frais et à beaucoup de procédures…

Ce qui m’inquiète dans tout cela, c’est que la loi n’est pas respectée. De nouveaux investisse­urs sont annoncés, mais qui sont-ils ? Et pendant ce temps, la protection des riverains n’est pas assurée… Enfin, les Roquebruno­is sont dépossédés du projet d’aménagemen­t de l’ancienne Base aérienne. On ne nous présente aucun document, aucune idée, alors qu’il va impacter l’avenir de la ville et du quartier de Carnolès pour de très nombreuses décennies.

Quelles seront vos priorités si vous êtes élue ?

Tout d’abord, revoir le fonctionne­ment général de la mairie, notamment au niveau des écoles, des cantines, des relations intergénér­ationnelle­s, des activités associativ­es et de tous les services aux Roquebruno­is, mais aussi l’environnem­ent, très malmené à Roquebrune. La commune est touristiqu­e : il faut pouvoir la tenir propre, irréprocha­ble, avec des pistes cyclables pour favoriser les mobilités douces.

Il y aura également une reconsidér­ation de tous les projets de constructi­on, car on ne peut construire de gros immeubles sans jamais prévoir les infrastruc­tures qui vont avec (réseaux, rues, écoles, circulatio­n, équipement­s sportifs et sociaux…). Bien sûr, le logement reste une priorité, d’autant que  % des Roquebruno­is peuvent prétendre au logement social. Mais il faut reprendre la main sur les projets et ne plus subir la pression de l’État.

Comment se présente votre liste ?

L’équipe est en constituti­on. Je ne force la main à personne, tous sont venus à moi en faisant le même constat de la gestion municipale. Ma liste regroupe des spécialist­es dans des domaines variés : tourisme, milieux social, associatif, scolaire… pour donner à Roquebrune une gestion moderne au bénéfice des plus jeunes aux plus âgés. Il faut dire que depuis vingt ans que j’habite à Roquebrune, j’ai pu tisser des liens forts avec les Roquebruno­is. J’ai décidé de travailler avec ma collègue élue au conseil municipal, Monica Grasso*, pour regrouper nos compétence­s.

Il est temps de sortir de l’immobilism­e pour retrouver le goût d’un projet partagé. *Élue d’opposition LREM à Roquebrune-Cap-Martin depuis 2017.

Je me suis souvent sentie ostracisée pendant les conseils”

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Marie-Christine Franc de Ferrière se présente aux municipale­s face à Patrick Cesari. (Photo Jean-François Ottonello)

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