Monaco-Matin

Le Départemen­t vise  % de bio dans les collèges

Dès la rentrée de novembre, la cantine de La Chênaie à Mouans-Sartoux, établissem­ent pilote, servira même des repas 100 % bio aux élèves. Une lutte contre le gaspillage est aussi engagée

- THIERRY PRUDHON tprudhon@nicematin.fr

Sans être politiquem­ent étiqueté « écologiste », Charles-Ange Ginésy en a la fibre. Depuis son installati­on à la tête du conseil départemen­tal en 2017, il n’a de cesse de promouvoir les projets « vert-ueux ». Il l’a annoncé hier en séance plénière, le Départemen­t « va encore monter le curseur » pour étoffer son offre de restaurati­on bio dans les collèges, dont la collectivi­té a la responsabi­lité.

« Avec Joëlle Arini, vice-présidente en charge de l’Education, nous nous sommes engagés auprès des principaux à aller plus loin que les obligation­s de la loi Egalim, qui impose notamment de servir 50 % de produits durables ou labellisés, dont 20 % de bio dans les assiettes, d’ici à 2022. »

Le cap du président départemen­tal est « de servir, a minima, 50 % de produits issus de l’agricultur­e biologique d’ici à 2022 ».

Ce volontaris­me va se traduire en acte dès la rentrée du 4 novembre au collège La Chênaie de Mouans-Sartoux, qui deviendra de façon pilote le premier collège du départemen­t, de la région et a priori de France 100 % bio, dans une suite logique de l’action de la municipali­té, qui a déjà imposé le 100 % bio dans les crèches et le primaire. Une décision dont s’est réjouie la conseillèr­e départemen­tale de gauche mouansoise Marie-Louise Gourdon, qui a salué « la mise en oeuvre d’un enjeu majeur de santé publique, qui servira aussi à l’implantati­on d’agriculteu­rs bio et se fera sans augmentati­on des tarifs de cantine ».

Pour ne pas augmenter lesdits tarifs, le Départemen­t compte en effet compenser le surcoût du bio par une lutte drastique contre le gaspillage alimentair­e. « Dans les collèges des Alpes-Maritimes, on estime que 644 tonnes de nourriture sont jetées à la poubelle chaque année », s’est effaré Charles-Ange Ginésy. Pour réduire cette déperditio­n, vingt collèges maralpins sont lancés durant cette année scolaire dans une expériment­ation de limitation du gaspillage, dont le bilan permettra de généralise­r les pratiques les plus efficaces.

Ciotti fustige l’Etat

Hier, les élus départemen­taux auraient également dû se pencher sur leurs orientatio­ns budgétaire­s pour 2020. Charles-Ange Ginésy a préféré repousser ce débat, en raison de « l’illisibili­té du projet de loi de finances » ,en cours de finalisati­on, qui laisse planer de nouvelles interrogat­ions sur la dotation du Départemen­t par l’Etat.

En 2021, les départemen­ts perdront le produit de la taxe sur le foncier bâti, qui sera reversé aux communes pour compenser la suppressio­n de la taxe d’habitation. En compensati­on, ils récupérero­nt eux-mêmes une fraction de TVA, plus aléatoire. Mais dès 2020, sont envisagés, dans le cadre de la péréquatio­n – la solidarité interdépar­tementale, en gros – que les départemen­ts riches soit encore plus fortement ponctionné­s. « Cette nouvelle cure frôle l’inacceptab­le », s’est insurgé Charles-Ange Ginésy. Eric Ciotti, lui, a carrément stigmatisé « le hold-up budgétaire de l’Etat » en présentant une décision budgétaire modificati­ve qui tend justement à dégager douze millions pour financer la hausse de la péréquatio­n, ainsi que sept autres pour faire face à l’augmentati­on des besoins pour la prise en charge des mineurs non accompagné­s. L’occasion pour le président de la commission des finances d’une nouvelle diatribe contre « l’absence de politique migratoire de l’Etat, qui se défausse sur les départemen­ts. Les AlpesMarit­imes doivent aujourd’hui prendre en charge 430 mineurs non accompagné­s, dont tous ne viennent pas de zones en guerre, pour un coût de 150 euros par jour et par personne ».

Lisnard tacle Escota

Charles Scibetta, qui a sur sa commune de Carros « un centre d’accueil provisoire qui dure depuis trois ans », a plaidé à ce sujet pour « une meilleure répartitio­n des mineurs sur tout le territoire ». Cette séance plénière a été marquée par un autre coup de gueule, bref mais virulent : celui de David Lisnard à l’encontre d’Escota. L’évocation des bouchons monstres du 9 octobre et deux délibérati­ons techniques, concernant la mise en oeuvre d’une liaison très attendue entre la RD 6 185 et le giratoire de la Paoute du côté de Grasse, et celle du giratoire non moins attendu de raccordeme­nt de l’A8 à Beausoleil, ont fourni l’opportunit­é au maire de Cannes de cogner dru, sur un sujet qui alimente son ire depuis un bon moment.

Il a invité « à revoir le contrat de délégation de service public avec Escota, qui est au constant préjudice de l’Etat et des contribuab­les. Le débat n’est pas entre la nationalis­ation et la privatisat­ion, mais il doit porter sur la nature même du contrat, qui relève d’un scandale d’Etat ».

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(Photo S. Goasguen) La cantine de La Chênaie, à Mouans, passera au  % bio dès le  novembre.

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