Ravalement de façades pour la place Masséna
L’emblématique esplanade niçoise et ses arcades se refont une beauté grâce à différentes subventions attribuées aux propriétaires privés et votées, jeudi, par l’assemblée municipale
Adoptées sans la moindre discussion. Le conseil municipal a voté, jeudi, deux délibérations concernant l’attribution de subventions pour la rénovation des façades et des arcades de la place Masséna. Le montant total de cette manne municipale pour la réalisation des travaux s’élève à 268 436 euros. Soit 40 % du coût total des travaux. Cette aide, accordée aux propriétaires, s’inscrit dans la volonté de la Ville de préserver et de valoriser le patrimoine. Sur la période 2008/2019, l’aide a dépassé les 11 millions d’euros et a bénéficié à 1 367 copropriétés et propriétaires des places Garibaldi, Saint-François… Dès 2010, le Plan local d’urbanisme a répertorié et protégé villas et immeubles présentant un intérêt patrimonial particulier : décors, fresques, éléments d’architecture…
Forte attractivité
Afin de renforcer cette politique de rénovation d’un patrimoine typiquement niçois, la Ville, en partenariat avec les services du patrimoine de l’État, s’est engagée dans l’élaboration d’une Aire pour la valorisation de l’architecture et du patrimoine. L’ensemble de ces dispositions a d’ailleurs contribué à l’obtention du label ville d’art et d’histoire. La place Masséna, la plus grande et la plus emblématique de Nice, fait donc peau neuve. Ancrée en site inscrit et en abord de plusieurs monuments historiques, elle joue un rôle essentiel dans l’attractivité et le développement touristique de Nice. La ligne 1 du tramway et la Promenade du Paillon lui ont conféré une plus-value incontestable. Ce qui justifie l’opération de rénovation des façades et des galeries lancée par la Ville. Des échafaudages ont été montés devant deux édifices : le Palais Ouest, à l’angle de Masséna et Verdun, dont l’achèvement des travaux est prévu à la fin de cette année, et l’immeuble Est, celui des Galeries Lafayette, avec fin de l’ouvrage annoncée en février 2020.
Un carnaval coloré !
Techniquement, l’architecte des Bâtiments de France a prescrit une peinture minérale silicatée, réputée pour sa bonne tenue chromatique dans le temps, ce qui devrait garantir une très grande homogénéité des couleurs des façades. Et c’est tant mieux, car tous ces murs historiques ne présentent pas une harmonie au niveau des tonalités. À quoi est due cette disparité souvent critiquée par les Niçois ? Sans doute à des opérations de rénovation passées qui se sont succédé sur un certain nombre d’années. Puis les critères colorés ont évolué pour se rapprocher davantage du rouge sarde, plus foncé. Un autre motif tient sans doute aussi aux particularités dans les préparations et les modes d’application. L’usure du temps a enfin sa part de responsabilité. Selon l’exposition des façades au soleil et la composition des pigments, le vieillissement des peintures peut varier. D’où ce que certains ont comparé à un carnaval de couleurs.
Les arcades aussi
Parallèlement aux façades promises à un ocre uniforme, les arcades vont également être requalifiées. Une restauration se voulant très qualitative va en effet s’appliquer aux voûtes (encastrement de fourreaux, rationalisation des coffres électriques…), aux sols pavés dans le style néoclassique des façades, à l’éclairage avec projecteurs en pied de voûtes et remplacement par des LED dans les lanternes.
Cette place Masséna qui représente l’histoire, l’identité de Nice, n’en a pas terminé de sitôt avec le lifting puisque le régime de subventions pour la restauration des façades est prorogé pour trois ans, jusqu’au 1er janvier 2023.