Vols par ruse aux distributeurs de billets : un trio démasqué
Heiddi Bouzid, 36 ans, se présente comme dépressif, en arrêt maladie. Ce qui ne l’a pas empêché d’avoir sévi en août et septembre aux abords de distributeurs automatiques de billets (DAB) de Saint-Laurent-du-Var et de Nice.
Originaire de Marseille, il venait de s’installer à Nice et invoque des soucis financiers. Il se défend d’être un professionnel du vol par ruse au préjudice de personnes âgées même s’il admet avoir été inquiété dans une affaire similaire il y a dix ans. Grâce à des enregistrements de vidéosurveillance, les enquêteurs de la brigade « vols violences » ont identifié un trio. Pour être efficace, Heiddi Bouzid avait besoin de complices, en l’occurrence des jeunes gens qui, comme lui, présentent bien et s’expriment avec aisance. Jeudi soir, devant le tribunal correctionnel qui les juge en comparution immédiate, les prévenus paraissent moins à l’aise. Leurs cibles étaient des personnes particulièrement vulnérables âgées de 73 à 91 ans. Le scénario était bien rodé : le voleur faisait croire que le DAB avait un problème de fonctionnement.
Achats frauduleux
« Je compte rembourser toutes ces victimes », s’empresse de déclarer Heiddi Bouzid. Certains retraités ont été délestés en quelques minutes de 1 800 euros en liquide. Sans compter les achats ultérieurs avec la carte bancaire dérobée.
Pour cette seconde partie du délit, Brian, 22 ans, salarié d’une entreprise familiale du bâtiment, entre en scène. Il était chargé d’acheter des produits de luxe. Bouzid récupérait moitié des achats frauduleux jusqu’à ce que la carte soit bloquée. Marina, quant à elle, qui connaissait depuis peu Heiddi Bouzid, aurait participé au vol de trois cartes bancaires. Heiddi Bouzid en reconnaît huit pour un préjudice de 6 000 euros environ.
« Vous parlez de souci d’argent mais vos victimes sont peut-être dans des situations plus précaires que vous », sermonne le procureur Sandra Verbrugghen qui demande trois ans de prison ferme pour Bouzid, 18 mois pour ses complices. À l’issue des plaidoiries de la défense de Me Solnon, Pazzano et Tourki, le tribunal présidé par Marc Jean-Talon a déclaré coupable les trois prévenus. Heiddi Bouzid a été incarcéré pour dix-huit mois, peine à effectuer immédiatement. La jeune femme, inconnue de la justice, a été condamnée à six mois de prison avec sursis. Neuf mois avec sursis sanctionnent le comportement de Brian qui, jusque-là, présentait un casier judiciaire vierge.