La filière française du vin demande des aides
Les exportateurs d’alcool français ont demandé hier au gouvernement des mesures de soutien rapides pour la filière vin, et à la Commission européenne l’ouverture de négociations avec Washington. « Nous regrettons
qu’à ce jour, l’Union européenne et les ÉtatsUnis ne soient pas parvenus à un accord qui
aurait permis d’éviter cette situation », indique Antoine Leccia, président de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS), qui a souligné que « plus de 4 500 entreprises françaises sont directement impactées ».
L’organisation demande au gouvernement de
« mettre immédiatement en place les mesures de soutien nécessaires à la filière et ses entreprises ». Ces décisions doivent intervenir rapidement « car nos entreprises font aujourd’hui face à un risque majeur de détérioration de leur situation économique », selon la FEVS.
« Nous sommes les victimes collatérales d’un conflit qui n’est pas le nôtre », considère Antoine Leccia, qui estime que ces sanctions américaines vont conduire « à une hausse supérieure
à 30 % des prix pour le consommateur américain ». « Nos concurrents ne subiront pas ce renchérissement de leurs produits. Il y a donc un risque majeur de perte de parts de marché pour les vins français ». De son côté, la première revue agricole professionnelle en France, La France Agricole ,a noté hier que « bien que le différend porte sur les subventions accordées au secteur aéronautique, l’agriculture européenne est en tête de la liste des domaines visés ». Et d’ajouter :
« Aux États-Unis, les incidences négatives de la guerre commerciale américano-chinoise sur les agriculteurs ont été compensées à deux reprises, par des subventions substantielles. [...] Dans l’UE, le sujet semble passé sous silence, aucune initiative de la part de la Commission ne se fait jour. Les agriculteurs européens n’ont aucunement bénéficié des subventions jugées illégales par l’OMC, mais ce sont eux qui vont perdre le plus. »