Pour rester au contact
Toujours en équilibre précaire au classement, le RCT doit s’imposer à tout prix cet après-midi pour tenir ses objectifs de début de saison. Mais Bayonne n’est pas la victime idéale...
Le RCT va en terminer cet après-midi avec ce début de saison marqué par huit doublons à jouer pendant la Coupe du monde. Bien qu’à peu près en phase avec ses objectifs (rester au contact de la zone des six qualifiables) à l’approche du premier tiers de championnat, il reste malgré tout en fragile équilibre et se voit contraint de s’imposer cet après-midi pour ne pas, d’un mauvais coup, ternir son bilan.
Sur le papier, et compte tenu de ses dernières prestations, il paraît en avoir les moyens. Mais dans les faits, vu ses sautes de performances récurrentes, cela risque d’être plus compliqué car l’adversaire du jour, loin d’être une victime idéale, est lui, en pleine confiance et possession de ses moyens. Bayonne 3e du championnat de France après les sept premières journées : pour une surprise, c’est une belle surprise ! Bien au-delà des belles performances de Lyon et Bordeaux...
L’Aviron dans l’histoire
Jamais promu n’avait réussi un aussi bon début d’exercice que l’Aviron dans l’histoire du Top 14. C’est dire déjà l’exploit réalisé par les Basques, qui surfent maintenant depuis trois mois sur la dynamique créée à l’occasion de leur remontée au plus haut niveau. Portés par une grosse vague de confiance et le plein d’enthousiasme, les « bleu et blanc » ont parfaitement négocié ce début d’exercice en enchaînant les performances. Tout est parti de leur premier succès, acquis dès l’ouverture au Racing (1724). Et rien ne semble pouvoir stopper les hommes de Yannick Bru, qui restent aujourd’hui sur quatre victoires consécutives et qui parviennent à se sortir des situations les plus tordues comme ce match remporté 23-22 à 14 à Jean-Dauger face à La Rochelle à l’occasion de la 5e journée ou encore cette deuxième victoire à l’extérieur arrachée 27-29 à Agen.
Mais comme l’a relevé Patrice Collazo avant cette dernière journée qui va marquer le dernier doublon du Top 14 pendant la coupe du monde : « Cette équipe de Bayonne voyage bien parce qu’elle ne se pose pas de question et joue sans complexe. On peut craindre leur insouciance et leur réussite. Ils ont cette réussite parce qu’ils la provoquent. Ils sont sur une dynamique. Mais d’un autre côté, le Top 14 est long et il est compliqué de garder l’enthousiasme sur onze mois... »
Le jour du vrai départ ?
Pour un peu, le coach toulonnais envierait l’insouciance de son adversaire, lui qui se bat au quotidien pour que ses joueurs se lâchent un peu plus et jouent enfin libérés...
Mais, il ne désespère pas que son heure vienne aussi bientôt. Le plus vite serait évidemment le mieux. La défaite concédée in extremis au Stade Français (33-30) a encore retardé l’échéance, mais une victoire face à Bayonne, pour peu qu’elle soit suivie par un autre succès le 9 novembre, toujours à Mayol face à Montpellier, pourrait marquer le vrai départ du renouveau toulonnais. Une défaite, en revanche, replongerait les coéquipiers de Lakafia dans le doute et les eaux troubles du classement.
À vrai dire, personne dans le camp varois – où l’on affiche encore un moral d’acier – ne veut l’envisager. Et pour mieux s’en préserver, les Rouge et Noir se sont bien dit et répétés qu’ils n’allaient pas jouer le promu mais bien le 3e du championnat, se rappelant au passage qu’ils ont déjà perdu contre les deux premiers. Prêts à tout donner devant leur public pour pouvoir partir en vacances dans la foulée sur une bonne note, le coeur rempli d’espoirs et de bons sentiments.
La surprise Mamuka Gorgodze
Les Bayonnais n’en font pas de mystère : ils sont dans les mêmes dispositions et vont tenter, sans aucune pression, de magnifier encore un peu plus leur début de saison en jouant tous leurs coups à fond.
Il s’agira de ne pas se laisser surprendre et surtout de ne pas s’égarer dans le jeu débridé dont se délecte habituellement l’adversaire. Mais dans la mesure où ils sont avertis, les Toulonnais vont s’appliquer à mettre de l’ordre dans leur jeu pour imposer leur rythme à la rencontre et ainsi se préserver autant que possible des fulgurances basques. Voilà, ce que l’on peut imaginer ou espérer sur le papier. Ne reste plus qu’à mettre ce scénario en musique, avec l’aide de Mamuka Gorgodze, revenu en vitesse du Japon pour intégrer in extremis la feuille de match et montrer la voie à suivre...
C’est déjà une bonne surprise. On en attend maintenant une autre !