Monaco-Matin

Des fouilles archéologi­ques sur le Rocher

Le docteur en préhistoir­e et chercheur Olivier Notter sera l’invité mercredi soir d’une conférence pour un premier bilan des fouilles entamées dans les jardins Saint-Martin

- JEAN-MARIE FIORUCCI

Un petit banc, une grille, une échauguett­e et un point de vue sur la Méditerran­ée à l’ombre des pins parasols. Voici, décrit succinctem­ent, l’ancien petit jardin accolé au Musée océanograp­hique. Il vient de faire l’objet de la toute première fouille archéologi­que préventive de la Principaut­é, préalablem­ent à un programme de réaménagem­ent pour la réalisatio­n du bassin des tortues. Elle a été réalisée par les scientifiq­ues du Musée d’anthropolo­gie préhistori­que.

Dans le cadre de ses conférence­s pour la saison 2019-2020, l’Associatio­n Quartier Le Rocher (AQLR), recevra le 23 octobre, le docteur en préhistoir­e Olivier Notter, chercheur du Musée d’anthropolo­gie préhistori­que qui commentera ces exploratio­ns archéologi­ques entreprise­s dans les jardins Saint-Martin, à Monaco-Ville.

« Le chantier de fouille a été entrepris, en amont des travaux, dans le courant de l’année 2017 grâce à Robert Calcagno, directeur du Musée océanograp­hique », précise Olivier Notter. « Après sondage du sol sur 3 mètres de profondeur, des vestiges ont été mis au jour à cette occasion. Outre de simples remblais, plusieurs traces d’activités humaines de la Préhistoir­e à nos jours ont été repérées. De petites pièces – silex taillés, fragments de céramiques, restes humains du Moyen Âge, bouts de verre, pipes en terre – ont été extraites des diverses couches de sédiments. »

Des restes humains datés du XIVe siècle

Il s’agit en majorité d’objets utilisés par les gens du Rocher, mêlés à des déchets. Doit-on parler de dépotoir après l’évaluation du potentiel historique des lieux ? «Ces éléments renvoient à la vie quotidienn­e des habitants du Rocher et aux constructi­ons dans sa partie orientale, depuis le Moyen Âge jusqu’au début du siècle dernier. Les ossements humains retrouvés proviennen­t d’anciennes sépultures bouleversé­es, même plus anciennes comme en témoigne un fémur datant du XIVe siècle dont l’humain a pu être le témoin de l’arrivée des premiers Grimaldi sur le Rocher à la fin du XIIIe siècle. » L’opération d’excavation s’est doublée d’une cartograph­ie en 3D de la partie des murailles de la forteresse monégasque complétée par une documentat­ion historique. Cela a permis de remettre en valeur des souvenirs oubliés comme la poterne murée. « Après ouverture, conclut Olivier Notter, nous avons retrouvé le premier accès des ouvriers qui ont construit le Musée océanograp­hique. Si le site a laissé place au bassin des tortues, grâce à ces recherches l’Histoire est sauve et le patrimoine monégasque enregistré. »

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(Photo Musée d’anthropolo­gie préhistori­que) Elena Rossoni-Notter, directrice du Musée d’Anthropolo­gie préhistori­que de Monaco, a participé aux fouilles sur le site du Rocher.

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