Municipales : les Verts niçois plaquent la gauche
C’est une culture propre aux Verts : à force de démocratie participative érigée en principe intangible, les choses sont rarement limpides chez eux. Hier, tous les groupes locaux d’Europe Écologie-Les Verts se sont ainsi retrouvés à Cagnes en assemblée départementale. À moins de cinq mois de l’échéance municipale, l’enjeu était de définir la stratégie, ou plutôt les stratégies, du parti. Elles différeront, en effet, en fonction des communes. « Globalement, décrypte Laurent Lanquar, secrétaire départemental, il y aura de nombreux projets écologistes qui seront portés, sous la forme de listes écolo-citoyennes conduites par des candidats verts, auxquels tous les citoyens qui le souhaiteront pourront venir se joindre. » Dans certaines villes en revanche, EE-LV conclura à l’inverse des alliances avec d’autres partis.
« Les votes par communes ne sont que semi-définitifs et restent à affiner. Nos choix seront rendus publics la semaine prochaine, commune par commune », précise encore Laurent Lanquar. Mais d’ores et déjà, une information de taille a filtré concernant Nice.
Le parti de Yannick Jadot y était doublement courtisé : par le PS, qui souhaitait l’associer à une grande liste de gauche, et par l’Alliance écologiste indépendante de Jean-Marc Governatori, candidat déjà déclaré, désireux de l’intégrer à une liste 100 % écologiste ne penchant surtout pas à gauche.
Du % vert à Nice
C’est la seconde option qui a finalement été retenue par les militants. Conseillère municipale niçoise en exercice, Juliette ChesnelLe Roux explique : «Il y avait plusieurs scénarios, dont celui d’une alliance avec la gauche qui s’est avéré trop complexe à mettre en oeuvre. Nous avons donc opté pour une liste écologiste autonome, avec nos partenaires de l’AEI, de Génération Écologie, de Cap 21 et du Mouvement citoyen pour la protection animale, notamment. » Elle ajoute : « Ça, c’est le premier étage de la fusée. Pour ce qui est de la tête de liste et de la composition de celle-ci, nous allons maintenant en discuter. Nous serions plutôt partisans d’un binôme. Et cette stratégie de premier tour n’empêchera pas d’envisager d’autres alliances au second tour… »
Cette décision des Verts laisse en tout cas sur le carreau le Parti socialiste, dont le premier secrétaire, Xavier Garcia, avait fini par aller à l’encontre de Patrick Allemand, le candidat niçois naturel du PS, sur l’autel d’une grande alliance de la gauche avec les écologistes. Cette tentative de rassemblement avortée, il s’apprête à se ranger de nouveau dans le sillage de l’ancien premier viceprésident de la Région. Les socialistes se seraient bien passés de cette vaisselle cassée. Pour rien.