Une préférence pour l’intérim ou les CDD, l’exercice mixte
Manifestement, les professionnels d’aujourd’hui – quel que soit leur métier – n’ont pas les mêmes aspirations que leurs aînés. « Les jeunes médecins, généralistes comme spécialistes, réclament des modes d’exercices compatibles avec leurs modes de vie : ils plébiscitent le travail de groupe et l’environnement multidisciplinaire. Il faut leur offrir un contexte dans lequel ils trouveront sécurité et solidarité », relève Michel Salvadori, directeur de l’Institut Arnault-Tzanck de Saint-Laurent-du-Var. Un avis partagé par tous. « Les médecins ne veulent plus travailler seuls, mais en équipe », insiste le
Dr Jean Taylor (IMS). « Pour ceux qui font le choix du libéral, la proximité avec l’hôpital est fondamentale, selon Walid Ben Brahim. Il faut décloisonner entre les métiers mais aussi entre les modes d’exercice. Il faut “jouer” collectif. »
Karine Hamela (DRH du CHU de Nice) confirme ce désir d’exercice mixte chez d’autres professionnels : « Nous recherchons des masseurskinésithérapeutes. Ce qui fonctionne, c’est de pouvoir les autoriser à un exercice libéral à côté d’un temps salarié. » Hervé Ferrant (Les Sources) fait le même constat. « Les jeunes veulent un exercice groupé et une rémunération à hauteur du libéral. Mais cela risque de créer des inégalités au sein des services où existeront des différences de rémunération ».
« On constate aussi un changement les aides-soignants de paradigme : ils préfèrent chez rester pour “choisir” vacataires quand ou intérimaires ils travaillent (certains ne voulant plus faire les nuits et les week-ends) », remarque Dominique Chariguet, approuvé par Hervé Ferrant. « Beaucoup préfèrent les CDD : ils estiment que cela allège leurs contraintes. »
Autres difficultés pour les établissements : fidéliser leur personnel. « Les jeunes n’hésitent pas à changer régulièrement d’établissement ou à partir pour le libéral », relève Virginie
Mouraret (DRH Sainte-Marie). « Beaucoup d’étudiants infirmiers veulent faire du libéral pour la qualité de vie et la rémunération », confirme Gérald
Durbas (Conseil Ordre infirmiers).