Qu’en pensent les futurs professionnels de santé ?
Pas d’intérêt à faire un DU
Albane Leroy, interne en médecine, fait partie de ceux que nombre d’établissements pourraient courtiser à la fin de ses études.
Son avenir professionnel n’est pas encore clairement défini. Mais cette étudiante en deuxième année d’internat a une certitude : elle sait ce dont elle ne veut pas.
« Je n’ai pas encore d’idée bien arrêtée sur ce que je ferai. Mais, une chose est sûre, le travail en libéral fait un peu peur. On voit travailler nos aînés pendant heures par semaine avec de lourdes charges, ce n’est pas ce à quoi on prétend. Je ne me vois pas mener la même vie que mon père, médecin généraliste libéral. J’envisage de commencer à l’hôpital, quitte à basculer dans un second temps en libéral. Les maisons de santé intéressent les jeunes car, effectivement, nous ne voulons pas travailler seuls. » « On se prépare à exercer un métier qui est loin d’être facile .Marine,en e année d’Ifsi (Institut de formation en soins infirmiers), est lucide. La charge de travail est énorme ; et la charge émotionnelle s’accentue avec le nombre d’heures, lorsqu’on est en contact avec les patients. On délègue de plus en plus de tâches aux infirmiers sans valoriser le métier. J’ai fait des stages en Ehpad. Il m’est arrivé de me retrouver seule, stagiaire, avec patients grabataires à gérer. La responsabilité est lourde pour les infirmiers. »
Concernant la formation et la montée en compétences dans sa future profession, elle a ces mots très directs : « On a de nombreux moyens d’évoluer par le biais de DU [diplôme universitaire, ndlr]. Mais finalement, quel intérêt puisqu’il n’y a pas de valorisation ? Et même sans cela, on sait qu’on n’aura aucun mal à trouver du travail. Cela n’incite pas les professionnels à se former davantage. » Karine Hamela tempère : « Les formations diplômantes, même si elles ne sont pas valorisées financièrement, restent un élément d’attractivité. Les professionnels ont un intérêt intellectuel à les passer. Il faut les accompagner, notamment pour financer ces formations. Il y a une réponse pour chaque projet individuel. » confie des incertitudes concernant son avenir professionnel. « Au cours de notre formation, on n’a pas le temps de tout voir. On apprend sur le tas, pendant les stages. De ce fait, c’est difficile d’envisager la sortie de l’école ; je ne sais pas encore où je travaillerai. »