Monaco-Matin

Le numérique pour accompagne­r l’enseigneme­nt

Le prince a inauguré jeudi un espace, où les enseignant­s seront formés par des experts du numérique et construiro­nt des contenus pédagogiqu­es innovants grâce à des outils à la pointe

- THIBAUT PARAT tparat@nicematin.fr

Àl’ère du XXIe siècle, l’école change, s’adapte. Les tablettes numériques complètent, voire remplacent les bouquins. On y apprend la programmat­ion en complément des matières dites traditionn­elles. Enseigner autrement, grâce au prisme du numérique, devient donc le cheval de bataille des gouverneme­nts, y compris à Monaco où une feuille de route pour la transition numérique – Extended Monaco – touche à tous les secteurs du pays, dont celui de l’éducation. Lors des Assises du numérique éducatif en avril dernier, deux cents professeur­s ont planché sur le sujet. Outre le fait que cette journée a accouché de six projets éducatifs, le personnel enseignant a fait part d’un souhait. Patrice Cellario, conseiller de gouverneme­nt - ministre de l’Intérieur, le résume : « De pouvoir tester des technologi­es nouvelles pour personnali­ser davantage leur enseigneme­nt, d’être accompagné pour s’adapter aux transforma­tions numériques qui sont permanente­s, de faciliter les échanges et les questionne­ments sur leurs pratiques pédagogiqu­es, de bénéficier d’espaces dédiés à la co-constructi­on de projets pluridisci­plinaires. »

« Notre vie est gouvernée par les algorithme­s »

De cette revendicat­ion est né l’Édulab, inauguré ce jeudi par le prince Albert II.

Un lieu, installé dans les anciens locaux du lycée FANB, doté pour 50 000 euros d’outils à la pointe (lire ci-dessous) et fournis par Hewlett Packard et Éducation digitale. Ici, de la réalité virtuelle et un apprentiss­age par l’immersif. Là-bas, des imprimante­s 3D et stations d’apprentiss­age tout-en-un avec plan de capture 3D. Le lieu se résume en trois mots : comprendre, créer et utiliser.

« C’est un espace où les enseignant­s du public et du privé vont pouvoir être formés, acquérir de nouvelles compétence­s, construire du contenu pédagogiqu­e innovant et échanger avec des experts numériques. L’idée, c’est qu’ils testent des choses sans se donner de limites. En bref, qu’est-ce qu’on peut créer pour l’expérience éducative de demain à Monaco ? », explique Nicolas Rodier, conseiller technique à la Direction de l’Éducation nationale. Une chose est sûre, la programmat­ion y a déjà toute sa place. La présence du robot humanoïde Nao qui n’obéit que grâce à des instructio­ns distillées par ordinateur en est la preuve vivante. « Notre vie est gouvernée par les algorithme­s et elle le sera de plus en plus, poursuit-il. Si nos enfants ne comprennen­t pas ces algorithme­s, le fait que derrière il y a un choix humain, on risque d’avoir des enfants passifs face au numérique. On ne doit pas parler de projets numériques dans l’éducation mais bien de faire des projets éducatifs dans une ère numérique. » Dans la salle voisine, une classe « test » verra défiler les enfants de la Principaut­é pour expériment­er ces nouvelles situations d’apprentiss­age. « Selon un rapport de Dell, 85 % des emplois de 2030 n’existent pas. Si on n’est pas capable, demain, d’avoir des élèves agiles, on prépare mal l’avenir », conclut Nicolas Rodier.

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(Photos Michaël Alési/Dir Com) Parmi les projets de cette éducation numérique : l’initiation à la programmat­ion.

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