LREM, combien de divisions ?
Un pôle de gauche dans la majorité « En marche ! » Tiens, on croyait que l’antagonisme droite-gauche était révolu, que tout cela appartenait à l’ancien monde, détruit depuis par l’élection, ni gauche ni droite, d’Emmanuel Macron ! En publiant hier leur manifeste pour un pôle de gauche dans la majorité, les élus, anciens élus et sympathisants venus du Parti socialiste ou des Verts, unis autour du ministre des Affaires étrangères, JeanYves Le Drian, soulignent, plutôt qu’ils ne la gomment, la difficulté essentielle, existentielle même, de la majorité présidentielle : comment rester une majorité soudée face aux problèmes
de toute nature, sociétaux, économiques, politiques qui se posent à elle dans la vie de tous les jours ? Comment concilier la protection de tous, et la liberté de chacun ? Comment trouver une position commune sur l’immigration entre ceux qui, à l’intérieur de LREM, viennent de la gauche et ceux qui viennent de la droite ? Les uns font appel aux droits de l’homme, les autres à un nécessaire contrôle des migrants. Comment appeler à des sanctions juridiques contre les cheminots, le Premier ministre l’a fait avant-hier, en contentant à la fois ceux qui jugent inadmissible le niet de la CGT à toute réforme, et ceux qui entendent préserver plus que tout l’unité sociale, fût-ce en préférant le surplace à la réforme ? Comment enfin aborder le problème du voile et de la laïcité, sans que d’un coup, une fracture apparaisse
« Comment rester une majorité soudée face aux problèmes qui se posent dans la vie de tous les jours ? »
entre les élus et les militants, venus de la droite, qui jugent le président de la République inactif face à l’islamisme radical, et ceux, d’une sensibilité de gauche, qui s’alarment lorsque le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, juge tout simplement le « voile non souhaitable dans notre société » ? Ou plus encore lorsqu’Emmanuel Macron dit à ses troupes, le septembre dernier : « En prétendant être humaniste, on est parfois trop laxiste » ? La vérité est que les nouveaux défis – qui sont ceux de ce siècle et non pas simplement d’un seul mandat présidentiel, les migrations, le poids de l’islam politique, la mondialisation, le changement écologique – ne pourront être relevés que par les Français eux-mêmes. Et si on faisait confiance à leur bon sens ?