Les Springboks gâchent la fête
L’histoire s’arrête là. Les surprenants Japonais, qui avaient battu successivement la Russie, l’Irlande, les Samoa et enfin l’Écosse, se sont heurtés hier au réalisme sud-africain. Sortis vainqueurs d’un match aussi intense que rugueux, les Springboks affronteront donc en demi-finale le pays de Galles.
Maul dévastateur
Ils ont inscrit trois essais, dont un doublé de l’ailier Makazole Mapimpi (4e, 70e). « Les Japonais attaquent vraiment bien donc on savait qu’il nous faudrait fournir un énorme effort défensif »,a confié le demi de mêlée Faf De Klerk, qui a parachevé son travail immense, tant en défense qu’en attaque, en marquant lui aussi (66e) : un essai estampillé « Springboks », avec un maul dévastateur sur... 30 mètres, et un
ballon libéré dans le bon tempo.
Trois essais, onze points d’Handré Pollard au pied... c’est amplement suffisant pour rejoindre le dernier carré pour la cinquième fois de l’histoire. Et, surtout, mettre fin au rêve du XV japonais à domicile.
Au coup de sifflet final, les braves Cherry Blossoms, visiblement touchés, ont communié avec leur incroyable
public, venu les encourager en masse dans le Tokyo Stadium. Chacune de leurs actions était accompagnée de « Nippon ! Nippon ! » assourdissants, chaque offload suivi d’applaudissements nourris...
Mais ce sont bel et bien les Sud-Africains qui joueront, dimanche, pour une place en finale. Ils ont retrouvé les principes défensifs mis en place par leur sélectionneur Rassie Erasmus, l’affamé de Klerk en tête, et empêché les Japonais d’inscrire un essai pour la première fois de la compétition. Comme souvent, ils ont su faire déjouer leurs adversaires. Erasmus a quand même pesté devant les nombreuses munitions gâchées par ses hommes, qui auraient pu se mettre à l’abri plus tôt : « C’était très frustrant. On aurait pu avoir deux ou trois essais de plus à la mitemps. On était inquiets à la pause, on était nerveux. » Les Springboks ont donc construit patiemment leur succès. Cela sera-t-il suffisant d’abord pour bousculer les Gallois, et surtout conquérir une troisième fois le trophée ?
La nation arc-en-ciel se raccroche à la numérologie : comme entre 1995 et 2007, douze années se sont écoulées depuis le dernier sacre.