Monaco-Matin

Les coulisses Dessine-moiune carrière

La carrière située à La Turbie a ouvert ses portes pour la première fois lors des Journées européenne­s du patrimoine. L’occasion de découvrir cette activité, à l’origine de tout

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Un gros trou, du bruit et de la poussière. Voilà l’image que peut avoir une carrière de l’extérieur. Pour couper court aux idées reçues, à La Turbie, on a ouvert les portes de l’activité pour la première fois, à l’occasion des Journées européenne­s du patrimoine. Denis Luneau, directeur régional chez Audemard, dont les filiales Somat et Socat exploitent la carrière depuis sa création en 1972, explique : « Après l’incendie de Notre-Dame de Paris, nous avons vu, comme tout le monde, l’élan et l’intérêt de la population pour notre patrimoine et avons souhaité faire découvrir l’activité de carrier qui est à l’origine de toute constructi­on. Parce que sans sable, graviers, roche, il n’y aurait ni bâtiments, ni routes, ni ponts, ni cathédrale­s.» Fini l’image du trou poussiéreu­x, bonjour l’origine du monde. Ce que l’on découvre, ce sont en effet, des engins, des matériaux en tas bien rangés, et un site qui, vu d’en haut, est dessiné au millimètre. C’est que l’on n’imagine pas que, si près de l’autoroute, à la sortie de La Turbie, plus de 20 hectares de terres sont ainsi exploités. L’autorisati­on est délivrée par le préfet après validation de la DREAL (direction régionale de l’environnem­ent, de l’aménagemen­t et du logement) et elle intervient souvent plusieurs années (une dizaine) après que l’idée d’établir une carrière à un endroit précis a émergé. Environnem­ent, biodiversi­té, etc. sont passés au crible avant tout accord d’exploitati­on. Dans le cas de La Turbie, l’arrêté date de 1972 et depuis cette date, c’est la Somat qui est en charge de la carrière, une filiale du groupe Audemard basé à Carros. Si on a ouï dire que le « loyer » reversé à la commune est « une ressource incontesta­ble » pour arrondir le budget de La Turbie, la mairie ne cache pas sa fierté de voir une carrière si bien dessinée sur ses terres. Se sont déplacés également lors de ces journées, les patrons de la société familiale Audemard, Daniel et Philippe à la tête d’un petit empire bâti dès 1885 et bien pensé. En effet, le groupe compte dix-sept filiales, et essaie de maîtriser toute la chaîne (de l’extraction de granulats à la fabricatio­n de béton prêt à l’emploi et de préfabriqu­és). La société gère des carrières en France métropolit­aine et dans les Dom-Tom. Un savoir-faire qui a séduit la commune.

A noter que chaque carrière n’a un rayon d’action que de 30 km, c’est-à-dire qu’elle ne peut livrer au-delà pour des raisons de coût et de respect de l’environnem­ent. Toutefois, exploiter un tel gisement reste une aubaine, avec une autorisati­on sur le long terme (limitée par les possibilit­és maximales d’exploitati­on du site) pour permettre d’amortir les investisse­ments qu’elle nécessite. Avec trente salariés sur le site et un chiffre d’affairesde­15M €, l’activité de La Turbie a encore une belle carrière devant elle. AGNÈS FARRUGIA

Chaque carrière a un rayon d’action d’environ 30 km

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Un bus spécialeme­nt affrété pour cette première journée de visites permettait d’accéder à cette vue que le citoyen découvrait pour la première fois. On y voit les fronts ( m entre chaque niveau) et les banquettes (circulatio­ns de  m de large).

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