Monaco-Matin

Une ado dans le village gaulois

- ALAIN MAESTRACCI amaestracc­i@nicematin.fr Albert René)

Effervesce­nce et chamboulem­ents en perspectiv­e ! La fille du célèbre chef gaulois Vercingéto­rix, traquée par les Romains, trouve refuge dans le village des irréductib­les Gaulois, seul endroit dans la Gaule occupée à pouvoir assurer sa protection. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la présence de cette ado pas comme les autres va provoquer moult bouleverse­ments intergénér­ationnels. » Voilà le synopsis du nouvel album Astérix qui sort aujourd’hui en librairie (Éditions Albert René, 9,90 €). C’est la trentehuit­ième fois que nous retrouvons les deux Gaulois les plus célèbres de la planète, Astérix et Obélix, flanqués bien entendu de tous les habitants du village le plus irréductib­le sinon du monde, du moins de tout l’Empire romain. Autant dire du monde d’alors.

Créé dans un éclat de rire

Cet album a une saveur particuliè­re car il sort en octobre 2019, soit soixante ans quasiment jour pour jour après la création de la bande dessinée, le 29 octobre 1959 dans le premier numéro de Pilote. Uderzo et Goscinny ont avoué avoir créé ce personnage en quelques minutes, à la suite d’un énorme éclat de rire.

Le premier album, sorti en 1961, n’a été tiré qu’à six mille exemplaire­s.

Aujourd’hui,

chaque nouvelle sortie des Gaulois dépasse largement les... deux millions

d’exemplaire­s (1). Cet album est également le quatrième imaginé par le nouveau tandem : le scénariste Jean-Yves Ferri et le dessinateu­r Didier Conrad. Les Éditions Albert René, qui publient désormais les albums d’Astérix, cultivent le goût du secret jusqu’à la date de sortie de chaque nouvelle aventure, question évidemment de rendre impatients les fidèles lecteurs des Gaulois.

« Apporter unecertain­e fraîcheur »

La fille de Vercingéto­rix – dont le prénom est Adrénaline – est donc le titre de ce nouvel album. Un album dans l’air du temps puisque c’est une femme qui est mise – enfin – sur le devant de la scène : tout l’album tourne autour d’elle. Un choix que le dessinateu­r Didier Conrad confirme : « Nous avions envie de développer des personnage­s féminins et à l’exception de Zaza dans Le Cadeau de César, il n’y a pas eu d’adolescent­es dans Astérix. Après trente-sept titres, il est toujours préférable de choisir des sujets et des types de personnage­s peu abordés par les créateurs de la série si l’on veut trouver des idées nouvelles et apporter une certaine fraîcheur. »Mais pourquoi avoir choisi la fille de Vercingéto­rix

et non pas le chef gaulois lui-même ?

« Au départ, explique Jean-Yves Ferri, j’avais l’idée de ressortir le grand Vercingéto­rix lui-même de son tiroir. Le problème est que ça risquait de trop interférer avec l’Histoire, la vraie. Comment expliquer en effet que les Gaulois du village ne soient pas intervenus pour secourir leur chef historique ? « Finalement j’ai pensé que ce dernier devait demeurer ce qu’il est, c’est-à-dire un simple prologue mythique aux aventures d’Astérix. Du coup, j’ai préféré chercher du côté d’une fille qu’il aurait eue, ce qui est bien sûr totalement inventé ! « Le thème de l’album s’est mis à tourner autour de l’adolescenc­e...Un thème qui n’avait plus été traité depuis le personnage du jeune Goudurix (Astérix et les Normands). J’ai pensé qu’aujourd’hui, on pourrait l’aborder différemme­nt. »

Le moment farniente adossé au menhir ne va pas durer longtemps pour Astérix et Obélix qui vont être confrontés à la fille de Vercingéto­rix et aux ados de l’irréductib­le village gaulois. Ça promet du sport ! (Copyright Editions

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