Un congrès pour penser les hôpitaux de demain
L’Union des Architectes Francophones pour la Santé (UAFS) tient son premier congrès à partir de lundi dans la cité. Près de 500 professionnels du secteur sont attendus pendant trois jours
Débattre de l’architecture hospitalière et de sa contribution à une meilleure prise en charge des patients pour réfléchir aux structures médicales de demain, voilà l’objectif de ces « Journées de l’Architecture en Santé », qui se tiennent du 28 au 30 octobre au Palais de l’Europe. A l’initiative de l’UAFS (Union des Architectes Francophones pour la Santé) – dont Gérard Huet est le président – le rendez-vous est réservé aux professionnels, qu’ils soient architectes, praticiens médicaux, ingénieurs, urbanistes, sociologues ou encore équipementiers.
L’architecture en santé, qu’estce que c’est ?
Gérard Huet : Il s’agit de l’ensemble des structures bâties qui permettent à tout citoyen français d’avoir recours à des soins. L’objectif de ces Journées c’est d’entendre et de brasser les expériences des professionnels du secteur pour que les bâtiments de demain soient attentifs aux attentes de nos concitoyens. Dire que l’architecture règle le problème de la santé de tout patient serait un grand mensonge. Mais on ne peut ignorer que l’architecture participe au bien-être de l’ensemble des utilisateurs d’un établissement de santé, qu’il soit patient ou personnel médical.
Concrètement, ça se traduit par quoi ?
Du point de vue de la communauté médicale ça sousentend des distances réduites pour l’ensemble du personnel, des locaux naturellement éclairés et organisés pour optimiser les gestes. Du côté des patients, ça veut dire avoir des lieux pensés comme un environnement serein, qui n’est pas qu’extrêmement médicalisé.
Quels thèmes seront abordés au cours de ce congrès ?
C’est une grande ambition mais on va essayer d’aborder la totalité des thèmes : le bienêtre, l’accessibilité, la numérisation, etc. Nous avons aussi convié des industriels qui participent à la réflexion soit sur les avancées technologiques en terme médical soit sur la recherche de confort ou de sécurité des personnels médicaux et de la patientèle. Par exemple, en proposant des blocs opératoires modernes ou des sols intelligents qui enregistrent le fait qu’en pleine nuit des gens se déplacent ou que quelque chose a chuté.
Vous faites venir de nombreux intervenants, dont certains du Brésil, du Maroc, d’Italie… Dans quel but ?
Nous nous interrogeons sur notre propre pratique en France mais ça ne nous interdit pas de porter le regard au-delà de nos frontières. Avec l’association UAFS nous avons fait de nombreux voyages. Au Brésil nous avons visité un établissement de rééducation exceptionnel, un des plus beaux au monde qui se trouve à Brasília. Au Danemark, nous avons vu le déploiement de la prise en charge du patient à travers, notamment, la numérisation. Des représentants de ces structures sont invités à nous faire part de ce qu’ils ont construit de manière à voir comment on peut, tout ou en partie, les importer dans nos réflexions.
Pourquoi avoir choisi Menton pour ce premier congrès ?
Parce que Menton se trouve à proximité de deux structures publiques importantes : l’hôpital et futur hôpital de Monaco ainsi que le CHU de Nice, que nous visiterons. Ce sont des bâtiments de référence.
Combien de participants sont attendus ?
Autour de personnes ont confirmé leur venue. Nous avons, parmi eux, des visiteurs étrangers car le sujet fait grand bruit. Le système de soin français est un des plus performant au monde. Il a ses qualités et, bien sûr, ses défauts, mais il reste efficient et reconnu dans le monde entier. On attend des Italiens, des Marocains, des Canadiens, des Belges, des Suisses. C’est un événement important qui est appelé à se développer et à se renouveler de manière annuelle ou biennale, on l’espère.