Monaco-Matin

VSJB FC : c’était Mathias

Disparitio­n brutale, la semaine dernière : Mathias Gonçalves, figure du Villefranc­he-St-JeanBeauli­eu est mort des suites d’un malaise cardiaque. Il était un éducateur adoré. Témoignage­s

- V.M.

Une semaine, déjà. Une semaine que ses proches le pleurent et ne peuvent accepter l’inacceptab­le. À la veille de ses  ans, Mathias Gonçalves, victime d’un arrêt cardiaque, nous a quittés, laissant un vide immense chez tous ceux qui ont eu le privilège de croiser sa route.

Entraîneur des débutants depuis  ans au club de Villefranc­he Saint-Jean Beaulieu, Mathias était un éducateur modèle, passionné et animé de cette folle envie de partager tout son savoir sur le football, le sport qu’il a pratiqué de longues années avec un talent certain. À l’ASPTT Nice, à Saint-Sylvestre, à l’OGC Nice, au Cavigal et enfin à SaintJean/Beaulieu, Mathias a toujours marqué beaucoup de buts et tout donné pour ses coéquipier­s. L’altruisme comme moteur chez ce garçon tourné vers les autres, employé modèle depuis plus de  ans dans l’entreprise de bâtiment de Pascal Volpi, son président au VSJB. Meurtri et sous le choc depuis sa disparitio­n, ce dernier a souhaité lui rendre un vibrant hommage dans nos colonnes, tout comme Jean-Pierre Rivère et bien d’autres.

Jean-Pierre Rivère (président de Nice) :

« Les enfants l’aimaient beaucoup »

« C’était l’entraîneur de mon fils. Les enfants l’aimaient beaucoup. Ils ont compris, pleuré. Cela a secoué tout le monde. Un vrai choc.

Je l’ai vu partir dans l’ambulance depuis le stade. Il se montrait rassurant, m’a dit de ne pas m’inquiéter, que tout allait bien. On ne le reverra plus… C’est dur à accepter, si jeune. On discutait lors des plateaux, c’était un garçon charmant, apprécié de tout le monde. Lors des obsèques, il y avait énormément de monde. C’était très touchant. »

Stéphane Salomon (directeur administra­tif de la VSJB) :

« Une immense perte »

« Quinze ans que je le connais… C’est une immense perte. La veille, j’étais avec lui. Au club, c’était quelqu’un d’important, avec qui tout le monde avait des rapports très sains. Quand il était joueur, il a rapidement entraîné les débutants en parallèle. Il le faisait avec un vrai engagement, un investisse­ment de chaque instant. Il était très attaché à la pédagogie. Il a toujours voulu avoir des débutants. C’est une belle personne, qui n’a jamais eu un mot plus haut que l’autre. Il était sportif, avait une vie saine. On lui a rendu un bel hommage ce week-end. Il va falloir que cela perdure. »

Pascal Volpi (gérant de Volpi bâtiment et président omnisports du club de VSJB)

:«On ne l’oubliera jamais »

« Mat’ est arrivé dans l’entreprise en 2005. Je l’avais connu au foot deux ans plus tôt. Il était arrivé du Cavigal, à 18 ans. Je le revois me demander de le prendre en alternance en tant que commercial. À l’époque, je pensais que je n’en avais pas besoin, mais je l’ai quand même pris. Il a ensuite très bien mené sa barque dans l’entreprise, s’est formé tout seul. Il était exceptionn­el dans l’investisse­ment. Je regrette de ne pas lui avoir assez dit que c’était un très bon élément. Au bureau, c’est très dur de vivre sans lui. Lundi, il n’était pas là à la réunion mais dans notre esprit, il est là. On ne pourra jamais l’oublier. Il faut avancer, on n’a pas d’autre choix. On a changé la dispositio­n des bureaux. C’était un gamin avec des valeurs, bien élevé, toujours disponible. Il était dur en affaires et fiable. C’est fabuleux d’avoir des personnes comme ça dans une entreprise. On préparait les 40 ans de la boîte, on envisageai­t de se rassembler tous ensemble. On va le faire, avec ses proches. Je veux qu’il soit là. On pleure beaucoup depuis mercredi dernier. Quand on m’a annoncé cette terrible nouvelle, je n’ai pas pu y croire. On se demande si c’est vraiment réel. J’ai rarement eu aussi mal, sans doute beaucoup plus qu’un coup de couteau. Personne n’est préparé à ça. Mourir aussi jeune… Il avait l’avenir devant lui. »

Anthony Leone (ostéopathe au club de VSJB) : « Personne

ne peut en dire du mal »

« On était au lycée ensemble, au Parc Impérial. C’est grâce à lui que j’ai rencontré Pascal Volpi et commencé à collaborer avec le club… Il ne parlait jamais de lui, de ses problèmes. Il écoutait. Je ne l’ai jamais vu s’énerver, c’était toujours dans la joie et la bonne humeur. Un gentil garçon, tout simplement. Quand on m’a dit ça, je n’ai pas pu y croire. Les gamins, c’était sa vie. Ils l’adoraient. Personne ne peut dire du mal de Mathias. »

Jérôme Volpi (joueur au club de VSJB et ami) : « C’est dur depuis… »

« C’est brutal… Il est passé me voir au bureau, comme chaque mercredi, avant d’aller à l’entraîneme­nt. On a rigolé… On m’a appelé dans l’aprèsmidi, ça a été un choc. C’est dur depuis. Il laisse un grand vide. Ce n’était pas facile à entendre, c’est toujours aussi compliqué de l’admettre. On s’est d’abord connu au foot, à Saint-Jean, avant de se retrouver dans l’entreprise de mon père. C’est là que je l’ai vraiment découvert. On formait un vrai binôme. C’est devenu un ami, un frère. Son sourire, sa gentilless­e, son profession­nalisme, il aimait vraiment ce qu’il faisait et était très performant. Un employé modèle, un personnage central de l’entreprise. On se reposait beaucoup sur lui. On s’en rend compte aujourd’hui, malgré la solidarité. Il s’occupait de tellement de choses, et surtout très bien. Je lui faisais une confiance aveugle car il était d’une loyauté assez rare. Il ne râlait jamais. Je ne l’ai jamais vu s’énerver alors qu’il en faut pour me supporter ! Il avait toujours le contrôle de ses émotions. C’est tombé sur une belle famille, j’en ai des frissons. C’est vraiment injuste. Il mangeait sainement, prenait soin de lui, faisait du sport… Ce n’était pas un excessif. Le coach ? Il était très attaché à ses gamins. Il ne criait pas, mais faisait toujours preuve de beaucoup de pédagogie. Son seul objectif, c’était de voir progresser les petits. Le résultat était secondaire. Les personnes comme lui sont rares… »

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Mathias Gonçalves entraînait depuis quinze ans les débutants à Villefranc­he Saint-Jean-Beaulieu. (Photos DR)
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Avant le match de dimanche, les joueurs des deux équipes, ainsi que des proches, se sont rassemblés dans le rond central pour une minute de silence en la mémoire de Mathias.
 ??  ?? Les joueurs de Villefranc­he Saint-Jean-Beaulieu ont honoré la mémoire de Mathias lors de sa victoire dimanche, contre Lucciana.
Les joueurs de Villefranc­he Saint-Jean-Beaulieu ont honoré la mémoire de Mathias lors de sa victoire dimanche, contre Lucciana.

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