Un déséquilibré sème la panique à Saint-Raphaël
Hier matin, un homme cloîtré dans le Musée archéologique a effrayé tout un quartier. Il avait écrit, en arabe, sur les murs, créant ainsi le trouble. Il a été interpellé par la police dans le calme
Il est 6 h lorsque l’alarme se déclenche. Il fait nuit noire, et tout semble pourtant tranquille lorsque la femme de ménage du Musée archéologique de Saint-Raphaël arrive pour lustrer les vitrines. Mais, ne pouvant pénétrer dans les locaux fermés de l’intérieur, elle repère immédiatement des écritures sur le mur habituellement immaculé et la silhouette d’un homme… À travers le trou de la serrure. Effrayée mais avec beaucoup de sang-froid, elle appelle la police municipale. Les policiers sont déjà prêts à se mettre en route, alertés par l’alarme du musée. Hier matin, un forcené a pénétré dans le musée de préhistoire et d’archéologie sous-marine et s’est cloîtré à l’intérieur pendant plus de cinq heures, jusqu’à ce qu’il en soit délogé dans le plus grand calme par le Raid de Nice (Recherche, assistance, intervention, dissuasion).
Il est près 8 h lorsque les premiers motards de la police nationale rejoignent le site. Averti par la police municipale, le maire, Frédéric Masquelier, déclenche le plan de sauvegarde afin que chacun prenne en charge une mission précise. Il fait sécuriser l’ensemble du quartier de sa commune et établi des déviations tout autour du centre ancien. Puis il se rend dans chaque boutique pour rassurer les commerçants. Vers 9 h, ce sont les quatre véhicules du Raid, dont un fourgon blindé, qui arrivent de Nice et se garent devant la rue des Templiers menant directement au parvis de la vieille église et du musée.
En sort une douzaine d’hommes en noir, équipés de gilets pare-balles et de fusils d’assaut.
À cette heure, les commerçants qui avaient commencé à ouvrir leurs magasins sont confinés à l’intérieur par les policiers municipaux placés à tous les endroits stratégiques du centre ancien.
Tout est bloqué
Tous les fonctionnaires, même ceux en vacances, ont été réquisitionnés pour encercler le périmètre de sécurité. Aucune personne n’est autorisée à rompre le cordon de sécurité. Venant de la mairie, arrivant du centre culturel, de l’avenue du Général-Leclerc, les bouchons se forment…
Tout est bloqué. Les Raphaëlois qui se rendaient à leur travail se sont retrouvés coincés dans les embouteillages. Ceux qui venaient à pied ont été refoulés gentiment mais très fermement. L’événement commence à interloquer tout le monde, à effrayer.
Et les commentaires vont bon train. Au point que la nouvelle circule comme une traînée de poudre. Il s’agit d’un homme plutôt jeune. Il a écrit des inscriptions en langue arabe sur les murs. En lettres rouges. Mais il est seul. Il n’a pris aucun otage. Tout cela est vrai. L’individu n’est même pas armé. Pourtant, lorsque les spécialistes du Raid se mettent en position, après s’être particulièrement bien équipés, il leur lance des pierres, des galets. L’homme est encerclé par les forces de l’ordre mais refuse tout contact. Les policiers cherchent à communiquer avec lui sans succès. L’assaillant refuse de répondre. Il n’émet aucune revendication. Il est 9 h 30 lorsque le sous-préfet de l’arrondissement de Draguignan, Eric de Wispelaere, rejoint la commissaire divisionnaire Béatrice Fontaine.
« On a le feu vert, on escalade »
Ensemble, ils vont attendre la décision du procureur de la République qui arrivera une heure plus tard. Seuls le procureur et le sous-préfet peuvent donner l’ordre de lancer l’assaut aux professionnels du Raid. Il est 11 h 07 lorsqu’un officier signifie à ses hommes : « On a le feu vert. On démarre. On escalade », entendon. En effet, une échelle est déployée sur la haute muraille de la rue des Remparts. Au sommet se trouve le jardin du musée dans lequel l’homme a déjà été aperçu en train de disposer les amphores romaines provenant des collections raphaëloises. Il a déposé son sweat noir à capuche sur la clôture qui entoure ce petit parc. Les spécialistes, qui avaient auparavant étudié les plans du musée, ont grimpé jusqu’au jardin et sont parvenus à interpeller l’individu dans le plus grand calme et sans aucun blessé. Aucun coup de feu n’a été tiré. Les hommes du Raid ont ensuite procédé à la fouille complète de l’établissement avec l’aide de chiens entraînés à la détection d’explosifs pour ne rien laisser au hasard. La police scientifique a ensuite investi le musée pendant plusieurs heures afin de faire des photos et de relever les nombreuses inscriptions écrites sur les murs.