Jean Leonetti : « Régler le cas de Nice par le dialogue »
Il a assuré un intérim périlleux après l’échec du pari Bellamy aux européennes. Le maire d’Antibes, Jean Leonetti, quitte la présidence de LR pour une nouvelle mission stratégique. Il livre son éclairage.
Que vous inspire cette nouvelle composition d’équipe ?
J’y vois deux éléments clés. C’est d’abord un grand renouvellement, utile, où la jeune garde est mise en responsabilités. C’est aussi la présence de François Baroin, qui vient prêter main-forte, si je puis dire, à la reconstitution de sa famille politique.
Un rassemblement plus large s’est amorcé à droite ?
Nous le répétons depuis longtemps : les portes sont ouvertes. Ceux qui veulent revenir sont les bienvenus, s’ils comptent jouer de manière collective. Pour l’échéance des municipales, nous laissons la liberté à nos maires sortants de constituer leur liste. En revanche, il n’y aura pas de double investiture LR-LREM. Quand et comment sera tranché le cas de Nice, si Ciotti et Estrosi restent résolus à y aller ?
Le cas de Nice, il vaut mieux le régler par le dialogue que par une décision de la CNI (commission nationale d’investiture) à bulletin secret. Il faut que l’on continue à se parler pour trouver une solution d’apaisement. Je crois beaucoup plus au dialogue qu’aux partis qui tranchent. Je reste mesuré et optimiste.
À quoi va servir cette fondation que vous êtes chargé de lancer ?
Depuis longtemps, j’avais expliqué qu’il manquait chez nous un débat d’idées. Christian Jacob m’a proposé de présider une organisation qui préfigure une fondation indépendante, comme cela existe en Allemagne avec la fondation Adenauer, ou en France avec la fondation Jean-Jaurès. Ces fondations réunissent des experts, des philosophes, des sociologues, qui réfléchissent aux grands sujets de notre société, à moyen et long terme. C’est la marque d’un parti politique moderne à mes yeux. Après votre intérim, vous êtes soulagé de voir le parti repartir de l’avant ?
J’ai passé un moment passionnant. Ce n’était pas facile, c’est clair... Je ne nie pas qu’il y a des conflits, de la colère ou de la morosité parfois. Mais beaucoup de gens m’ont facilité la tâche, et je leur en suis très reconnaissant.