Monaco-Matin

Jour  : les roues de l’infortune

- DENIS CARREAUX dcarreaux@nicematin.fr

Partenaire média du e e-Rallye Monte-Carlo qui arrive ce soir à Monaco, Monaco-Matin est au coeur de la course. Nos impression­s à bord de la Renault Zoé numéro  de Nice-Matin et Radio Vinci Autoroutes.

Denis, y’a un bruit non ? » Àla place du copilote, Virginie s’inquiète. Après la matinée que viennent de vivre plusieurs concurrent­s du E-Rallye, difficile de rester sereins. Sur des routes étroites où les récentes intempérie­s ont laissé des stigmates, cette quatrième étape sur les routes des Alpes-Maritimes vient de laisser des traces, avec notamment deux crevaisons et un accident dans la première épreuve chronométr­ée. Il faut dire qu’en E-Rallye comme dans toutes les autres discipline­s du sport auto, les aléas viennent à tout moment pimenter la compétitio­n. Danger le plus fréquent : les pierres tombées sur la route ou heurtées lorsqu’on flirte d’un peu trop près avec la corde. À bord de la BMW I3 de la Force publique de Monaco, Franck Orgeret et Damien Fabre ont éclaté un pneu vendredi dans la spéciale n°8 entre Castellane et Châteauvie­ux. Sans réseau téléphoniq­ue et dépourvus de roue de secours, ils ont accompli l’impossible pendant la nuit et réussi à reprendre le cours de l’épreuve hier matin. Un exploit.

Pâtes aux girolles et rosé

Difficulté supplément­aire sur un rallye de régularité : les spéciales se déroulent sur route ouverte. Si les vitesses atteintes pendant l’épreuve n’ont rien à voir avec celles des rallyes traditionn­els, le danger guette au détour de chaque virage. Depuis le départ de Valence mercredi, nous avons ainsi croisé en spéciale des troupeaux de moutons, des chiens, un gros camion, des cyclistes et des ramasseurs de champignon­s... Comme en F1 ou en WRC, les mauvaises surprises viennent aussi de la mécanique. Si les caprices électrique­s de notre Zoé nous ont fortement compliqué la tâche vendredi, nous faisant craindre de devoir renoncer pour cause de panne sèche, certains se voient carrément contraints à l’abandon. C’est le cas de Jean Montagny et Christian Buisson. Héroïque depuis le départ mercredi, l’équipage n°43 a dû jeter l’éponge dans la première spéciale d’hier, suspension cassée. Leur monture, une Devinci DB 718 électrique est la sensation de ce E-Rallye. Cette auto au look délicieuse­ment rétro qui fait penser à une voiture de course des années trente leur aura fait vivre une course incroyable. Transformé­e en baignoire le premier jour lors des premières spéciales disputées sous une pluie battante, la Devinci, entièremen­t découverte, a transformé les deux compères en glaçons vendredi matin dans le brouillard des Hautes Alpes, par trois petits degrés. Philosophe, l’équipage a plutôt bien digéré son éliminatio­n hier matin. Les voyants dépités au bord de la route, un riverain est venu les consoler avec deux assiettes de pâtes aux girolles bien chaudes et des verres de rosé bien frais. C’est aussi ça, l’esprit du Monte-Carlo.

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(Photo Jo Lillini / ACM) Notre Renault Zoé à l’attaque dans les spéciales des Alpes-Maritimes.
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(DR) Casse mécanique pour la Devinci de Jean Montagny et Christian Buisson.
 ?? (Photo D.Cx) ?? Des moutons en pleine spéciale, ça arrive en E-Rallye.
(Photo D.Cx) Des moutons en pleine spéciale, ça arrive en E-Rallye.
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(Photo D.Cx) À l’arrivée de la quatrième étape à Monaco.

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