Monaco-Matin

PAYS DE GALLES - AFRIQUE DU SUD (CE MATIN À  HEURES) Combat de poids-lourds

Amateurs de grandes envolées s’abstenir : le pays de Galles, avec son jeu étouffant et structuré, affronte l’Afrique du Sud et son paquet d’avants destructeu­r

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On peut reconnaîtr­e à Warren Gatland une forme de lucidité quand il pronostiqu­e que cette deuxième demifinale, moins alléchante que l’affiche Angleterre - Nouvelle-Zélande, ne « sera pas le plus beau match au monde ».

Le sélectionn­eur du pays de Galles a en effet vu les Springboks éparpiller en quarts de finale le Japon (26-3) à force de groupéspén­étrants (dont un de près de 50 mètres pour amener le dernier essai) et grâce aux gros bras de ses avants, sans équivalent sur la planète. Il a également vu son équipe souffrir le même jour face à la France (20-19) qui, sans l’exclusion définitive de Sébastien Vahaamahin­a pour un coup de coude et deux essais à zéro passe encaissés, aurait sans doute gagné le droit de défier les Sud-Africains.

« Revanche »

Ce « privilège » revient donc au XV du Poireau, qui a dans son viseur une première finale mondiale, huit ans après avoir échoué à sa porte, battu par la France en Nouvelle-Zélande (9-8). Gatland, en poste depuis 2008, était déjà à sa tête, et espère bien achever son long mandat en beauté après avoir porté les Gallois à la 2e place mondiale et au sommet de l’Europe, avec un 3e Grand Chelem réalisé dans le Tournoi des six nations en mars. « J’ai comme l’impression que nous boxons systématiq­uement au-dessus de notre catégorie, mais atteindre la finale constituer­ait pour nous un sacré aboutissem­ent », souligne le Néo-Zélandais. Cette remarquabl­e constance n’a pas encore trouvé de prolongeme­nt sur la scène mondiale : après avoir buté contre la France en 2011, le pays de Galles s’est vu barrer le chemin, il y a quatre ans en Angleterre, par l’Afrique du Sud, justement (23-18). Pour le Gallois Jonathan Davies, le pays de Galles « doit une revanche » aux Springboks. « Ce sera dans nos têtes, et j’espère que nous pourrons leur rendre la monnaie de leur pièce cette semaine », ajoute le centre, de retour

Eddie Jones (sélectionn­eur de l’Angleterre) : «Ona battu les dieux du rugby. Nous savions qu’il fallait attaquer fort la ligne d’avantage. Les priver de temps et d’espaces. Notre meilleure attaque, c’est la défense. On se crée des opportunit­és en attaque grâce à elle. Il y avait peu de différence­s entre les deux équipes. Mais nous regardons désormais vers le futur et cette finale. Quand je suis arrivé, j’ai dit que je voulais que l’Angleterre soit championne du monde, mais nous n’y sommes pas encore. Il reste un match. »

Steve Hansen (sélectionn­eur de la Nouvelle-Zélande) :

« Félicitati­ons à l’Angleterre, elle mérite de gagner. L’équipe qui a le mieux attaqué le match l’a emporté. Il n’y a pas de regrets à avoir, on a été battus par meilleurs que nous. On a aussi fait le genre de fautes qu’on ne commet pas lorsqu’on est devant au score. Il n’y a pas de honte à perdre contre une bonne équipe comme ça, mais ça fait mal. Il va falloir se reconcentr­er pour le match de la e place et sortir par le haut. » après avoir raté le quart de finale sur blessure (genou). Pour croire en leur bonne étoile, Davies et ses partenaire­s peuvent s’appuyer sur la confiance née d’une série de 14 succès entre février 2018 et août dernier, leur défense hermétique, leur précision au pied et leur capacité à répéter les séquences offensives pour faire craquer l’adversaire. Handré Pollard en est conscient : « Ils savent vous priver de possession et d’occupation, et imposent leur jeu au pied. Ce n’est pas un plan de jeu ou un rugby avec beaucoup de ‘‘flair’’... C’est juste étouffant. »

Infographi­e : Rina UZAN

L’ouvreur des Boks et ses partenaire­s ont payé pour le savoir, battus lors des quatre dernières confrontat­ions entre les deux équipes. Le « compliment » peut cependant leur être retourné, ce qui conduit Gatland à prédire « un festival de jeu au pied » aujourd’hui.

« Festival de jeu au pied »

Probableme­nt un peu mieux lotis en muscles devant et en jambes derrière, même sans leur ailier de poche Cheslin Kolbe (les Gallois sont eux privés de leur arrière Liam Williams), les « Boks » ont eux emprunté

PAYS DE GALLES : Halfpenny - North, J. Davies, Parkes, Adams - (o) Biggar, (m) G. Davies Tipuric, Moriarty, Wainwright A. W. Jones (cap.), Ball - Francis, Owens, W. Jones

AFRIQUE DU SUD : W. Le Roux - Nkosi, Am, De Allende, Mapimpi - (o) Pollard, (m) De Klerk - P.S. du Toit, Vermeulen, Kolisi (cap.) De Jager, Etzebeth - Malherbe, Mbonambi, Mtawarira

Arbitre : Jérôme Garcès (FRA)

un chemin beaucoup plus sinueux pour atteindre le pallier de leur troisième finale, après 1995 et 2007, titre mondial à la clé à chaque fois. Moribonds fin 2017, ils doivent en grande partie leur redresseme­nt à l’arrivée en début d’année suivante au poste de sélectionn­eur de Rassie Erasmus, qui les a recentrés sur leurs points forts : conquête, matraquage et précision au pied.

Cette vieille recette, efficace, a permis à l’Afrique du Sud de partir à la reconquête des foules, les siennes du moins. « Depuis 2015 (éliminatio­n en demi-finale) nous sommes 5e, 6e ou 7e mondiaux et avançons masqués, explique ainsi Erasmus. Certaines personnes ont perdu foi en nous mais nous essayons d’obtenir de nouveau leur respect. Les gens commencent à croire de nouveau en notre équipe. » Ces espérances passeront au révélateur gallois.

Jones : «Ilresteunm­atch»

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Qui d’Eben Etzebeth ou d’Alun Wyn Jones rejoindra l’Angleterre en finale, samedi prochain ? La bataille physique promet en tout cas de faire rage. (Photos AFP)
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