Monaco-Matin

« Je veux tout donner ! »

Le Niçois Mathieu Faivre (licencié à Isola 2000) sera au départ du Géant qui, aujourd’hui, ouvre la Coupe du monde en Autriche avec l’envie et l’ambition d’être à cent pour cent

- PHILIPPE CAMPS

Top départ pour Mathieu Faivre et les géantistes aujourd’hui à Sölden. « Ça fait sept mois qu’on n’a pas mis un dossard. Ce premier rendez-vous en Autriche est toujours particulie­r. Il donne le coup d’envoi de la saison, mais se situe au milieu de notre préparatio­n. Quoi qu’il en soit, on pourra s’en servir de référence », affirme le Niçois de 27 ans qui est au bout du fil et au début de l’aventure. L’absence de l’immense Marcel Hirscher, l’omniprésen­ce de Pinturault, ses ambitions, le ski, la vie : Mathieu Faivre nous répond.

Comment s’est déroulée votre préparatio­n ?

Elle a été perturbée par une blessure, au coeur du mois de juillet, qui a nécessité huit semaines de réathlétis­ation. J’avais un nerf pincé au niveau du dos qui contractai­t mon quadriceps. Il a fallu que je retrouve de la souplesse et que je travaille la puissance. Bref, mon gros bloc de préparatio­n a été lézardé. Mais j’ai bien bossé lors d’un stage en Ardèche, puis en Argentine avec l’équipe de France.

Nous avons passé trois semaines à Ushuaïa où l’on a fait que du ski et de la ‘’prépa’’ physique.

La retraite de Marcel Hirscher a-t-elle changé la donne ?

La nature a horreur du vide. Il y aura donc un vainqueur, mais ce ne sera pas lui... Il y a vingt, vingtcinq skieurs qui peuvent prétendre gagner une course ou faire un podium.

« Hirscher, un monument» Cette absence a-t-elle une influence sur vos ambitions ?

Non. Sinon, cela voudrait dire que je me battais pour la deuxième place.

Parlez-nous de Marcel Hirscher...

C’est un monument. Le meilleur skieur de tous les temps. Il arrête au sommet de sa carrière. C’est encore plus fort. On ne peut être qu’admiratif devant ce qu’il a fait. Il était toujours dans la recherche pour optimiser le moindre petit détail. C’était un exemple de combativit­é, d’implicatio­n. Face à lui, chacun a tenté de mettre le curseur plus haut. Humainemen­t, c’est un gars intéressan­t avec qui il était bon d’échanger. Ce n’était pas un pote. Mais je le respectais. Et lui respectait tout le monde.

Pour les observateu­rs et les médias Pinturault et Kristoffer­sen devraient être les hommes de la saison. On parle beaucoup moins de vous...

C’est normal. Il faut être réaliste : Alexis et Kristoffer­sen sont les deux seuls qui sont parvenus à titiller Marcel Hirscher. C’est donc normal qu’on parle d’eux, qu’on les mette en avant dans les articles comme dans les pronostics. Mon nom n’est pas cité ? Pas grave. Ça ne m’empêchera pas de donner le meilleur de moi-même.

Vous allez viser quoi ?

Je ne me fixe pas d’objectif précis. Comptable. Je veux tout donner. Produire le meilleur ski sur chaque manche. Mais vous savez, le ski, c’est aléatoire.

Il y a pas mal de choses qui rentrent en ligne de compte.

« Je suis fier de représente­r le Sud » Allez-vous cumuler Géant et Super Géant ?

Non, cette saison, je vais uniquement me concentrer sur le Géant. Je reviendrai un jour en Super G. Mais pas dans l’immédiat.

Il y a longtemps que vous n’êtes pas revenu sur la Côte ?

Trop longtemps. Au moins quatre ou cinq mois.

Je suis basé à Albertvill­e, en Savoie, mais je reviens dès que je peux voir la famille à Isola  où je suis toujours licencié. C’est très important pour moi. Je suis fier de mes origines. Fier d’être Niçois et de représente­r le Sud sur les pistes du monde.

Deux mots sur votre vie privée ? (Mikaela Shiffrin

a annoncé leur rupture dans une interview)

Je crois que Mikaela a tout dit. Il n’y a rien à commenter, ni rien à cacher. C’est la vie.

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(Photo AFP) Mathieu Faivre espère bien lever le pouce cette saison.

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