Pour une déclaration locale d’urgence climatique
Afin de donner une suite concrète aux Marches pour le climat organisées à Menton, le collectif des citoyens pour le climat demande que la mairie prenne une motion l’engageant à agir
Après les Marches pour le climat, la course aux engagements. Soucieux de donner des réponses concrètes aux mobilisations appelant à lutter contre le réchauffement climatique, le Collectif (national) des citoyens pour le climat appelle désormais les mairies et collectivités à déclarer l’état d’urgence climatique. Une reconnaissance qui ne saurait se résumer à de bien jolis mots, et implique, au contraire, la mise en place de véritables actions en faveur d’une transition écologique.
Alors que plusieurs villes françaises sont déjà entrées dans ce processus, le collectif local entend convaincre Menton, Roquebrune et la Communauté d’agglomération de la Riviera française (Carf) de s’impliquer à leur tour. Une lettre a déjà été déposée en ce sens dans les boîtes aux lettres concernées, un courrier avec accusé de réception suivra.
Le souhait d’un conseil d’urgence citoyenne
« Marcher c’est bien, mais ça ne suffit pas. On sait que pour bouger les choses, tout part des collectivités locales, alors nous leur proposons de prendre une motion en conseil municipal ou communautaire », commente le référent local du collectif des citoyens pour le climat, Laurent Lanquar. Soulignant que pour agir, il faut – naturellement – des engagements. La reconnaissance de cet état d’urgence climatique suppose ainsi de se plier à des impératifs.
Le texte type soumis aux collectivités de France et de Navarre les engage notamment à intégrer les citoyens via la création d’un « conseil d’urgence citoyenne », ou encore à présenter dans les six mois un plan d’urgence, avec une logique de transversalité entre les services municipaux (ou communautaires).
« Dans cette logique, il faut nommer un référent en mairie – qui devra justifier de ce qui aura été réalisé – et faire des propositions. Mais l’idée n’est sûrement pas d’inscrire des choses décoratives ou déjà existantes. Pour que cela fonctionne, il faut qu’il s’agisse de suggestions nouvelles », insiste Laurent Lanquar. Pour qui beaucoup d’actions pourraient être entreprises sur le territoire mentonnais.
De son point de vue, les efforts pourraient en fait se concentrer sur trois points : la politique de rénovation des logements, les transports – « il faudrait des pistes cyclables, un réseau de bus plus adapté, et, bien sûr, une limitation des voitures » – ainsi que les énergies renouvelables.
Et dans la Communauté d’agglomération ? « La question du lien avec le haut pays se pose, notamment en ce qui concerne le train. Il y a par ailleurs des agriculteurs dans les vallées que l’on pourrait faire vivre grâce à un lien avec le littoral – pourquoi pas en développant des cantines bio et locales », assure le référent, par ailleurs secrétaire départemental des écologistes. www.urgenceclimatique.fr/declarations-en-cours
Où l’on apprendra notamment que la région Nouvelle Aquitaine est la première à avoir fait sa déclaration, le juillet. Que cette dernière a été clairement refusée par la mairie d’Avignon. Que douze demandes de déclaration d’urgence climatique ont été faites par des associations, sans que la réponse ne soit encore connue. On notera par ailleurs que les collectivités les plus proches à s’être investies sont Nice et sa Métropole (le septembre), ainsi que la métropole de Toulon (le octobre).
Mais, rappelle-t-il, la déclaration d’urgence ne peut être, pour l’heure, que très générale. Car il incombera au conseil citoyen – en admettant que ce dernier soit créé – de décider des mesures concrètes à prendre.
La démarche n’en est qu’à ses balbutiements. Mais la logique est déjà claire : pas d’avancée notoire sans l’engagement des quidams. Car les militants l’assurent : #Il est encore temps.