Deux audits gouvernementaux
Jusque dans les arcanes du gouvernement, les révélations de ces derniers mois sur le modèle de Qwant ont semé le trouble. L’enjeu est grand. Personne n’a oublié le gigantesque fiasco de Quareo (« Je cherche » en latin) qui avait le premier, en 2004, affirmé vouloir devenir le « Google européen ». Le gouvernement de Jacques Chirac avait alors multiplié les effets d’annonce. Deux cents millions d’euros et quelques années plus tard, le terrible fiasco était consommé. On comprend mieux que Cédric O, secrétaire d’État au numérique, pourtant si confiant en mai – il avait annoncé une circulaire pour fin août portant sur la généralisation de Qwant par défaut sur les ordinateurs de l’administration française – prenne ses précautions au vu de toutes ces révélations. Deux audits ont été lancés dans la foulée. Nous avons interrogé le secrétariat d’État au numérique. Rendezvous téléphonique était même pris le 4 octobre dernier avec le directeur de cabinet du secrétaire d’État. Interview annulée au dernier moment : « Nous allons publier l’audit la semaine prochaine, mieux vaut grouper les deux. » Nous attendons toujours. « C’est imminent », nous a-t-on assuré de nouveau à plusieurs reprises ces dernières semaines.
Pourtant, selon des sources proches du dossier, rejoignant les déclarations rassurantes d’Eric Léandri [lire par ailleurs], les conclusions de l’audit seraient satisfaisantes, et ouvriraient la voie à une installation par défaut dans toute l’administration française. À suivre.