La mosquée de Bayonne attaquée : deux blessés
En plein retour du débat sur le voile islamique, qui crispe le pays depuis des jours et fait craindre une stigmatisation de la communauté musulmane, deux hommes ont été gravement blessés hier après-midi par des coups de feu tirés devant la mosquée de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques). Les deux victimes, âgées de 74 et 78 ans, ont été évacuées vers le centre hospitalier de Bayonne où ils ont été placés en réanimation. Le pronostic de l’un d’eux était « réservé » hier soir.
« Vers 15 h 15, deux personnes préparaient la salle pour la prière de 16 h 30 », a raconté le maire de Bayonne, Jean-René Etchegaray, qui s’est rendu immédiatement sur place. « Un homme s’approche du bâtiment en voiture, il jette un engin incendiaire sur la porte latérale de la mosquée. Les deux personnes sortent, il leur tire deux coups de fusil, l’un est touché au cou, l’autre au thorax et au bras. Il a pris alors la fuite » ,a ajouté le maire, et « grâce à un numéro d’immatriculation, il a été arrêté à Saint-Martin-de-Seignanx ».
Un ancien candidat FN
De source proche de l’enquête, le tireur est un homme de 84 ans, Claude S., qui a reconnu en garde à vue être l’auteur des tirs. Il avait été candidat du Front national (FN, désormais RN) en 2015 aux élections départementales du canton de Seignanx, mais avait ensuite « été écarté de sa fédération départementale pour avoir tenu des propos jugés contraires à l’esprit et à la ligne politique », a indiqué le RN. Selon la préfecture, il est détenteur de trois armes de catégorie B, qu’il avait déclarées. Une équipe de déminage s’est rendue à son domicile, à Saint-Martin-deSeignanx, une commune de 5 000 habitants à 16 kilomètres de Bayonne, dans le département voisin des Landes. La police judiciaire a été saisie de l’enquête, et une cellule psychologique a été mise en place pour les témoins de la scène et une autre à l’hôpital.
« Il n’y a jamais eu le moindre problème avec la communauté musulmane à Bayonne. Il y a une seule mosquée qui est très bien gérée », a déclaré Jean-René Etchegaray, qui a aussi assuré qu’elle ne serait pas fermée plus de 48 heures. Une salle municipale a été mise à disposition. Le secrétaire d’État auprès du ministère de l’Intérieur, Laurent Nuñez, était attendu sur place en soirée.