Macron appelle les représentants du culte musulman à combattre le communautarisme
Accusé d’inertie sur les questions de laïcité, Emmanuel Macron a exhorté hier les représentants du culte musulman à « combattre » davantage l’islamisme et le communautarisme, responsable selon lui d’une forme de « séparatisme » en France. Recevant à l’Élysée les responsables du Conseil français du culte musulman (CFCM), le chef de l’État les a appelés à lutter contre une « ambiguïté » qui contribuerait à nourrir l’amalgame entre « la religion, la culture et l’islam politique », a rapporté le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, qui assistait à l’entrevue.
« Il faut que le CFCM ait une parole forte sur la place du voile, les femmes, l’école. Il faut un discours clair pour ne pas laisser perdurer l’ambiguïté dont s’alimentent les radicaux » ,a poursuivi le chef de l’État, en réponse à la récente polémique sur le port du voile lancée par un élu RN en BourgogneFranche-Comté.
Une annonce aujourd’hui ?
En retour, le CFCM s’est engagé à passer à l’action sans tarder et a promis des «annonces très fortes » dès aujourd’hui lors d’une réunion exceptionnelle de son conseil religieux, qui débattra du voile et des signes de radicalisation. L’instance, qui a récemment dénoncé la « banalisation » du discours antimusulman, veut toutefois réaffirmer les différences entre la pratique soutenue de l’islam et les signes de radicalisation, que l’exécutif appelle à mieux détecter. « Aller à la mosquée, porter une barbe, jeûner le ramadan avec ferveur, ce ne sont pas des signes de radicalisation et cela contribue à un amalgame honteux entre islam, islamisme et terrorisme », a déclaré le vice-président du CFCM, Anouar Kbibech. Le « problème, c’est quand l’islam cesse d’être une religion pour devenir une idéologie », a estimé de son côté Christophe Castaner, soulignant vouloir « protéger » ceux qui « acceptent » la République. Selon lui, une réflexion sera engagée avec le CFCM contre la radicalisation pour déboucher d’ici à fin novembre sur des propositions qui seront faites au Président et au Premier ministre.