Monaco-Matin

Novembre, un mois pour (enfin) arrêter de fumer ?

Pour les fumeurs souhaitant stopper, le « Mois sans tabac » peut représente­r l’occasion rêvée. Tandis que l’hôpital propose de les accompagne­r, des Mentonnais partagent leur expérience

- Marie CARDONA et Alice ROUSSELOT menton@nicematin.fr

Publiés en janvier dernier, les chiffres de l’Agence régionale de santé ont un petit quelque chose d’étourdissa­nt : c’est en Paca que l’on clopait le plus en 2017. 32,1 % des adultes entre 18 et 75 ans y fumaient en effet quotidienn­ement, contre 26,9 en France. Les raisons ne sont pas évidentes à déterminer. Mais dans le cas des Alpes-Maritimes, la présence de la frontière à proximité n’y est pas étrangère – l’augmentati­on constante des tarifs n’ayant pas d’impact sur un fumeur habitué à s’approvisio­nner en Italie. Reste qu’ici plus qu’ailleurs, l’opération « Mois sans tabac » (un défi collectif pour inciter le maximum de fumeurs à arrêter pendant 30 jours) peut représente­r un intérêt. Pour ceux qui n’auraient pas réussi, seuls, à franchir le pas.

« Drogue dure »

Un fait est, cela dit, indéniable : les opérations de santé publique auront beau se multiplier, c’est à la force du mental que la plupart des anciens fumeurs parvient à se désintoxiq­uer. Et pour des raisons très personnell­es, que quelques Mentonnais ont bien voulu partager. Florence explique ainsi être « libre depuis sept ans », après avoir lu le livre d’Allen Carr, La Méthode simple pour arrêter de fumer, en à peine plus d’une nuit. « Le soir, j’ai fumé la dernière cigarette de ma vie à 22 h. Le lendemain, je me suis levée, j’ai ouvert un sac-poubelle et j’ai fourré dedans cartouche de cigarettes, cendriers, briquets. J’ai arrêté sans jamais avoir eu envie de fumer de nouveau », résume-t-elle. De son côté, Marc n’avait pas particuliè­rement envie de mettre un terme à ses habitudes. Et encore moins qu’on l’y pousse. Mais étonnammen­t, c’est son corps qui s’est rappelé à lui. «Il y a un mois et demi, j’ai fumé un paquet en un soir. Le lendemain, j’ai eu l’équivalent d’une gueule de bois liée à la cigarette. J’en ai bien refumé deux dans la semaine, mais sans y prendre goût. Depuis, je n’y ai pas retouché », souligne-t-il. Expliquant avoir déjà essayé d’arrêter plusieurs fois auparavant, soucieux de voir son argent partir comme de la fumée. Mais qu’il n’avait jamais franchi le pas pour une raison très simple : « J’aimais fumer… »

Du point de vue de Fanny, qui n’a pas touché à une cigarette depuis presque deux mois, fumer est un danger sous-estimé. «Onnousfait des campagnes sur le cannabis et la cocaïne mais on ne considère pas la cigarette comme une drogue dure. Pourtant c’est le cas… » Elle explique s’être arrêtée du jour au lendemain, sans autre substitut que des chewing-gums pour faire passer l’envie.

« En mai dernier je me suis fait enlever des polypes sur les cordes vocales. Suite à cela, j’ai continué et je ressentais des douleurs type angine en permanence. Ayant des enfants je me suis dit qu’il fallait que j’arrête avant que ma gorge ne se transforme en cancer », argumente-telle. Persuadée qu’aucune action du type du « Mois sans tabac » ne réussira jamais à convaincre un fumeur de lâcher prise. « C’est une décision personnell­e d’arrêter de

s’autodétrui­re. On vit une époque tellement difficile que les gens pensent réellement que ça leur fait du bien de fumer… », assure Fanny. Elle qui admet avoir encore envie de temps à autre. En cas de fatigue notamment.

« J’essaie alors de souffler et de penser à autre chose… Mais c’est vraiment difficile de s’en défaire ! »

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(Photo Jean-François Ottonello) Pour ne plus à toucher à une cigarette, tout est question de mental.

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