Macron au défi du marché chinois
Pour sa deuxième visite dans l’empire du Milieu, Emmanuel Macron entend, pendant trois jours, défendre les entrepreneurs français
En pleine rivalité commerciale entre Washington et Pékin, Emmanuel Macron a débuté, hier, sa deuxième visite en Chine en appelant les Européens à parler et agir ensemble pour mieux peser face aux Chinois sur les dossiers économiques.
« Il y a des agendas nationaux [...] mais plus on joue en franco-allemand et surtout en Européens, plus on a de la crédibilité et des résultats », a déclaré le chef de l’Etat quelques heures après son arrivée à Shanghai. Il s’exprimait face à des chefs d’entreprise français et allemands participant à la Foire aux importations de Shanghai, un rendez-vous annuel dont la France est cette année l’invitée d’honneur.
Emmanuel Macron la visitera, ce matin en compagnie de son homologue chinois Xi Jinping, qui a offert hier soir un dîner de gala aux dirigeants invités à cette foire. Pour ce rendez-vous commercial, le Président français a tenu à être accompagné par une ministre allemande, Anja Karliczek, en charge de l’Education et de la Recherche, et d’un commissaire européen, l’Irlandais Phil Hogan, actuel titulaire du portefeuille de l’Agriculture et qui devrait prendre celui du Commerce dans la prochaine Commission.
« Coopération européenne »
Il s’agit, selon Emmanuel Macron, de montrer que, « dans un contexte international de plus en plus bousculé » ,une « coopération européenne » bien plus poussée est nécessaire pour peser avec efficacité face aux géants chinois et américain. Pour le sinologue JeanPierre Cabestan, de l’Université baptiste de Hong Kong, il ne fait pas de doute que l’offensive américaine pousse les Chinois à se rapprocher de la France et d’autres pays. Pour autant, «les Européens seraient naïfs de croire qu’ils peuvent s’allier à la Chine contre Trump », avertit-il.
Alors que l’Elysée a assuré qu’Emmanuel Macron aborderait « sans tabou » la question sensible de Hong Kong du Xinjiang, Pékin a adressé une mise en garde au Président français : « Hong Kong et le Xinjiang relèvent des affaires intérieures de la Chine, il n’est pas pertinent que ce soit à l’ordre du jour diplomatique [...]. Si la France cherche à jouer un rôle de perturbation, ce n’est pas ce que nous espérons voir », a-t-il ajouté, à propos de la présence française dans la région indo-pacifique.